La vraie performance de François Bayrou
L'actuel score de F. Bayrou est-il une surprise ou représente-t-il plus simplement le niveau habituel du centre ?
Pour répondre à cette question, il importe d'identifier le niveau habituel du centre sous la Vème République.
Pour s'en tenir aux élections présidentielles depuis 1988, le seuil de MM Barre et Balladur avait été de 17 %. Lors des régionales, là où des listes centristes "autonomes" sont intervenues en 2004, elles ont collecté en moyenne 13 % des voix.
Dans ce cadre, la véritable surprise réside dans le mauvais score de F. Bayrou en 2002 avec 7 % des voix.
En étant aujourd'hui entre 15 et 18 % des voix, F. Bayrou retrouve un étiage classique.
Sa performance, c'est à dire sa valeur ajoutée personnelle, interviendra s'il dépasse le seuil des 18 %.
A ce jour, la véritable originalité des prévisions de résultats réside dans l'érosion des votes radicaux de protestation à destination des partis dits extrêmes et tout particulièrement à gauche. En 2002, les trois candidats qui représentaient l'extrême gauche avaient obtenu 10 %. Dés les régionales, ce score cumulé était descendu à 5 %. En cette occasion, le PS avait canalisé les protestataires. Les présidentielles devraient enregistrer un nouveau seuil à la baisse pour l'extrême gauche mettant ainsi progressivement fin à une "originalité Française".
Quant aux écologistes, le vrai tournant est constitué par les Européennes de 1999 (9, 7 %). Depuis, ils sont en recul constant. N. Hulot n'est pas l'auteur de ce recul accéléré. Depuis longtemps déjà, les Français aspiraient à ce que l'écologie ne soit pas "la propriété d'un parti". Dés lors, un socle important des Verts s'effondrait.
Toutes ces remarques montrent, si besoin était, que l'opinion fait preuve d'une constance certaine et d'évolutions longues mais cohérentes.