Elections municipales de Grenoble : un sondage Ipsos - Stéria réalisé pour FR 3 Alpes au centre d'une polémique locale

5 jours avant même la publication des résultats de ce sondage, des réserves avaient déjà été émises par un candidat par écrit dès le samedi 1er mars à 16 heures 02 auprès d'un représentant présumé de l'organisme commanditaire de ce sondage.

La fiche technique disponible qui est celle du "grand public" aiguise les reproches :

1) Il est fait état d'un échantillon de base de 601 personnes mais il est précisé que "les intentions de votes ont été calculées sur la base des personnes certaines d'aller voter". Ce qui à partir de ce dernier pourcentage dont le montant précis ne figure pas dans la fiche technique grand public, c'est un échantillon réel de l'ordre de 50 % soit 300 personnes. Sur un échantillon de 300 personnes, la marge technique d'erreur est de 5 à 6 points, ce qui est considérable. Une importance qui altère totalement les commentaires donnés.

L'étroitesse de l'échantillon réel de base (300) aurait dû conduire Ipsos et FR 3 Alpes à ne pas publier de résultats compte tenu de l'ampleur considérable des marges d'erreur. Sur Bordeaux, c'est d'ailleurs ce qu'un autre organisme de sondages a effectué il y a plusieurs semaines déjà apportant alors toutes les réserves techniques sur l'interprétation des scores.


2)Une liste (Nous Citoyens) n'a pas été sondée sous son véritable nom. C'est un parti pris scandaleux. Le nom de la liste "Nous Citoyens" était connu depuis plusieurs jours déjà au moment de la réalisation de ce sondage. Denis Payre est en effet venu le 24 février soit trois jours avant le lancement de ce sondage pour officialiser, si besoin était encore, ce label en faveur de l'un des candidats.

Rien n'empêchait les commanditaires publics de ce sondage (FR 3 Alpes) de se rapprocher des candidats pour vérifier les noms de listes.

A l'opposé de ces mesures élémentaires de précaution, la réalité en l'espèce a consisté à sonder une liste sans son nom officiel.


3) Avant même de connaître les scores du 1er tour, l'ordre des questionnements pour le second tour était arrêté comme si les intéressés connaissaient déjà, avant même de sonder les scores du 1er tour, pour éliminer des hypothèses de seconds tours.

Pour un sondage financé par les contribuables, c'est un choix choquant. Là encore, il y a des usages. Les usages conduisent à exclure de tout second tour des listes dont l'antériorité de scores autorise à considérer qu'elles n'ont pas les capacités à prétendre pouvoir accéder au second tour. En l'espèce, il s'agit du 1er sondage local pour mars 2014. Il n'y a donc pas d'antériorité spécifique. Il faut donc se reporter à des élections passées. Le score de 9 % du FN lors des scrutins 2012 devait conduire à sonder au moins le FN dans une perspective de second tour.

Ce sondage se trouve donc au centre de vives protestations. Ces dernières vont-elles réveiller une campagne "molle" que rien n'a dynamisé depuis le départ ?

  • Publié le 9 mars 2014

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