Manuel Valls et le débat récurrent sur la fonction de Premier Ministre
L'écart de popularité entre François Hollande et Manuel Valls relance le débat sur la fonction de Premier Ministre sous la Vème République.
La Vème République a installé un partage complexe des pouvoirs qui suppose l’acceptation d’une rupture de l’égalité dans l’entente comme condition incontournable du fonctionnement efficace de la dualité de l’exécutif Français.
Ce qui est propre à la Constitution de 1958, c’est que, selon les évènements, c’est le Chef de l’Etat ou le Chef du Gouvernement qui est mis en avant. Cette souplesse est l’une des forces de la Constitution de 1958.
Il importe d’abord de constater que cette dualité de l’exécutif existe dans de nombreux pays.
Dans le cadre des régimes parlementaires coexistent le Chef du Gouvernement qui détient les prérogatives les plus importantes et le Chef de l’Etat qui a un rôle de représentant de la nation vis à vis de l’intérieur et de l’extérieur.
Dans des monarchies traditionnelles qui subsistent en pays d’Islam, le monarque se limite aux questions fondamentales laissant au responsable du Gouvernement le soin de régler les tâches du gouvernement qui ne sont pas de «la dignité» du monarque.
Parfois même dans le cadre d’un régime présidentiel, qui connaît en principe une structure unitaire de l’exécutif, apparaissent des exceptions notables comme en témoignent l’Argentine et le Pérou.
Par conséquent, ce n’est pas le propre de la Constitution française que de porter en elle une structure susceptible d’engendrer un blocage entre deux autorités d’un même pouvoir.
L’originalité de la Constitution de la Vème République naît de la répartition complexe et très imbriquée des prérogatives confiées au Président de la République et au Premier Ministre.
Cette répartition complexe fait toute l'originalité de l'actuelle fonction de Premier Ministre.
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