Denis Payre et le test de la société bloquée
Dans une semaine, le test de Valenciennes (législative partielle) sera le test national de la société bloquée.
Pendant de nombreuses décennies, la société française a été indiscutablement marquée par des traits caractéristiques profonds.
Tout d’abord, la place de l’Etat qui était bien plus importante en France que dans les autres pays.
Ensuite, une économie fragile qui était mal aimée.
Enfin, une mentalité collective conservatrice qui parlait beaucoup du changement mais qui s’en écartait rapidement car peu désireuse d’en accepter les remises en question.
Dés 1969, date du discours de Jacques Chaban Delmas à la tribune de l’Assemblée Nationale, ce terme de « société bloquée » a été officiellement utilisé pour exprimer combien les traits caractéristiques préalablement exposés étaient à l’origine de nombreux blocages.
Plusieurs décennies plus tard, ce constat demeure d’actualité. Que recouvre-t-il ?
Ce constat désigne une société qui reste immobile alors même qu’elle devrait bouger. La notion de société bloquée s’oppose à celle de société qui progresse.
Cet immobilisme n’est pas nécessairement coupable en soi. Il ne le devient que dans la mesure où la société n’évolue pas alors même qu’elle le devrait.
Il est exact que la société française porte en elle de nombreux facteurs de conservatisme.
Le poids excessif de l’Etat est accentué par sa capacité à tout réglementer, par l’état d’esprit de méfiance qui demeure le sien de façon dominante.
L’économie se renouvelle peu. Elle comprend toujours en son sein des secteurs manifestement archaïques.
Bien davantage, les mentalités sont hostiles au changement. Chaque composante est d’abord attachée à ses privilèges. L’égalitarisme et le nivellement ont probablement plus de défenseurs que l’innovation et la liberté. C’est aussi un pays qui semble vivre au rythme d’une alternance « soumission / explosion ».
Cette tradition de blocage est aujourd’hui plus grave que jamais parce que le changement est désormais inéluctable.
Il n’y a plus de société nationale en raison de la mondialisation des échanges. Il est utopique de penser ou laisser croire qu’un pays pourrait constituer un îlot de développement économique à l’abri des caractéristiques connues par ses voisins notamment.
L’Etat n’a probablement plus les moyens d’assurer sa fonction protectrice dans des conditions comparables à celles du siècle précédent.
Par conséquent, qu’elle le veuille ou non, la France est condamnée au changement.
Ce changement inéluctable passe d’abord par une évolution des mentalités.
C'est cette évolution que Denis Payre porte avec son mouvement Nous Citoyens.
Sur Valenciennes, il y a un ticket complémentaire car Denis Payre est associé à un élu local à l'ancrage incontesté : Didier Legrand.
Ce ticket peut porter un changement qui dépasse largement la seule partielle : un chef d'entreprise peut-il débloquer la société en lui donnant des repères de mouvements positifs ?
C'est tout le test national de Valenciennes.