Nicolas Sarokzy ou la première présidentielle new look
Dans une présidentielle américaine, le candidat doit être le candidat du peuple. En revanche, en France, le candidat est d’abord celui de la «puissance publique».
La représentation du peuple semble réservée en France à des candidats protestataires, marginaux. Parce qu’il est le représentant de la puissance publique, le candidat Français a dû vivre un long parcours d’exercice de responsabilités publiques. Ce parcours est une barrière structurante à l’éclosion immédiate de nouveaux talents. La vie politique Française suppose de s’endurcir sous le joug de l’expérience des responsabilités. Bien davantage, même s'il n'est plus aux affaires nationales, il a des responsabilités locales éminentes.
Seconde différence, une présidentielle Française n’est pas un voyage pour rencontrer les citoyens «au coin de la rue». Elle reste d’abord une relation avec des corps intermédiaires très bien organisés.
La « rencontre » avec les citoyens intervient soit lors de grands meetings qui ne permettent pas des contacts directs soit lors d’émissions télévisées qui reposent sur des échantillons filtrés avec une expression encadrée par des considérations formelles très contraignantes.
Pour la première fois, et notamment à la différence de 2007, plus encore de 2012, Nicolas Sarkozy n'est pas le représentant du Pouvoir. Il n'a même aucun mandat public.
C'est également une différence importante avec la présidentielle de 1995 qu'il avait organisée pour le compte d'Edouard Balladur.
C'est le tournant qu'il a amorcé avec sa campagne et ses réunions pour la primaire UMP.
Pour vivre une totale campagne new look, il lui faut vivre une ultime étape : mettre l'ambiance à l’optimisme du neuf et non pas à la défense des «droits acquis».
Et alors, pour la première fois peut-être à ce point, un parti français dit de gouvernement va conduire une présidentielle d'une nature entièrement nouvelle ?