John Kerry et le vrai défi : l'obscurantisme
John Kerry est un vrai "amoureux de la France". En 2004, il en a payé le prix politique le plus cher lors de sa campagne présidentielle.
Aujourd'hui, en français pour partie dans son discours, John Kerry a remarquablement résumé la réalité du défi : lutter contre l'obscurantisme.
La réalité actuelle inquiète et perturbe, puisqu’elle est incertaine, changeante, dérangeante et non négociable.
L’imaginaire, lui, est confortable et rassurant. Insusceptible d’être soumis à l’épreuve de la contradiction, il se trouve en harmonie intime et naturelle avec l’individu.
On doit se contraindre à faire effort sur soi pour assumer le réel. La quête de celui-ci, c’est la fin des certitudes, l’effondrement des préjugés, la ruine des dogmes.
L’imaginaire, en revanche, n’en exige pas autant.
C’est pourquoi, il est facile de s’y tenir inconsciemment et de se l’approprier. Dés lors, la machine à produire de l’illusion est en place et va tourner à plein régime. Elle fabriquera à bon compte des certitudes à bon marché.
A cette dangereuse dérive, la société Française s’adonne aujourd’hui sans retenue et en quelque sorte sans remord.
Tout l’y pousse : la perte des repères, la peur de l’avenir, le sentiment de ne plus maîtriser son destin.
Et maintenant le défi des religions.
Le défi des religions avec la résurgence du sacré qui est un terrible danger.
C'est surtout une thérapie sans issue, parce qu’elle est l’exact contraire de ce qu’exige notre temps. Le piège est là. Il se referme. La lucidité des Français en meurt et leur raison politique avec elle.
Les prochaines semaines vont être un test sérieux de cette volonté et de cette capacité à refuser l'obscurantisme.