Front National : monter jusqu'où ?
Le Front National dépasse désormais 30 %. Une évolution permanente depuis 1984. La réalité des chiffres est impressionnante.
Au début des années 70, le FN réalise des scores de 2 % dans le meilleur des cas.
En 1974, JM Le Pen se présente à la présidentielle et fait 0, 74 % des suffrages.
En 1981, JM Le Pen n’est pas candidat à la présidentielle car il n’a pas pu obtenir les parrainages nécessaires. Son absence ne cause aucun «scandale». Lors des législatives qui suivent la victoire de F. Mitterrand, il est en position de présenter seulement 77 candidats aux législatives.
A partir de 1984 lors des élections européennes, le Front National commence à s'habituer au score à deux chiffres mais dans la zone des 10 %.
Le tournant est celui du 21 avril 2002 avec son accession au second tour de la présidentielle. C’est l’étape de l’acceptabilité.
Cette étape aurait pu être un plafond. Non elle s'avère une rampe de lancement pour de nouvelles "eaux électorales" marquées par la rencontre entre une droitisation de l’opinion et une modération du Front National.
En 1997, le niveau d’adhésion des Français aux 4 dossiers clefs du FN (immigration, sécurité, défense des valeurs traditionnelles et critique de la classe politique) oscillait entre 12 et 31 %.
A fin décembre 2005, le score le plus faible d’adhésion était de 22 % (et non plus 12 %). Le score le plus élevé était passé à 33 %.
En 2014, les niveaux d'adhésion vont de 30 à plus de 40 %, parfois même au-delà de 50 %.
C'est la seule formation politique à connaître une telle évolution qui lui assure désormais une présence quasi-assurée aux seconds tours.
C'est une réalité que l'ensemble de la classe politique va devoir commencer à regarder avec réalisme et lucidité. Mais n'est-ce pas trop tard ?