Martin O'Malley et le culte du neuf : l'ADN d'une présidentielle américaine
Chaque élection Américaine reflète le culte du neuf. L’électorat exprime son souhait de repartir sur des bases nouvelles et ainsi parvenir à « recommencer le monde ».
Chaque élection présidentielle est marquée par cette logique de rupture. En 1976, Jimmy Carter promettait la fin d’une présidence machiavélique. En 1980, Reagan marquait le retour d’un pays qui entendait être internationalement respecté. En 1992, la victoire de Clinton était celle de la proximité et du retour aux priorités intérieures. En 2000, le succès de Bush était le triomphe d’une Amérique morale. 2008, Obama c'était le neuf du 1er Président métis.
Une culture qui doit compter avec deux autres facteurs. D’une part, l’extraordinaire complexité d’un processus de sélection qui broie les candidats fragiles. Un ancien candidat à l’élection présidentielle américaine a dressé le portrait du « bon candidat » dans ces termes :
« pour devenir Président des USA, il faut le vouloir plus que tout au monde. Il faut avoir la foi d ‘un martyr, la détermination d ‘un coureur de marathon, la résistance d’un boxeur, la précision d’un chirurgien et la force de caractère d’un commando de guérilla ».
D’autre part, des contraintes propres à chaque parti qui doit trouver des points d’équilibres dans des contraintes différentes.
Pour les démocrates, il s’agit de ne pas s’aliéner la gauche tout en situant un programme qui soit à droite ou pour le moins au centre. Le Parti Démocrate est traversé par des courants culturels multiples, très catégoriels, souvent en rupture avec les vraies vagues de fond qui portent le courant majoritaire de l’opinion publique américaine ; il lui faut garder tous ces courants sans que leurs divergences ne conduisent à l’implosion et les rapprocher des vagues de fond de l’opinion publique. Barack Obama y est parvenu en 2008 grâce à un charisme personnel qui a changé la donne de l'élection.
Du côté du Parti Républicain, l’enjeu consiste à incarner une droite morale et libérale sans apparaître trop dure et implacable pour celles et ceux que la vie peut éprouver.
Martin O'Malley est le candidat qui est à ce jour le mieux placé pour doubler Hillary Clinton dans cette course au "neuf" qui est l'ADN de la présidentielle américaine et qui rend la candidature d'Hillary Clinton très décalée en dépit de gros efforts de communication.