La présidentielle américaine 2016 et le morceau d'Histoire encore à trouver
Lors d'une élection présidentielle, les américains décident selon des schémas qui ont fait l’objet d’études très précises.
Il existe un clivage réel entre les Républicains et les Démocrates.
Les Républicains attendent un leader fort. Leur principal critère est l’examen de la force morale de son tempérament. Pour les Démocrates, c’est la capacité de jugement qui compte.
La sécurité nationale est la première priorité pour les Républicains tandis qu’elle est largement devancée par l’économie pour les Démocrates. Pour ces derniers, les questions sociales arrivent même devant la sécurité nationale.
Bien entendu, géographiquement, l’Amérique des rivages est plus ouverte que l’Amérique profonde.
Au-delà de ces différences, le choix présidentiel est d’abord une décision sur la personnalité même du candidat.
La présidentielle est d’abord un combat de caractères. Il y a une inertie, une paresse voire même une réticence face au débat intellectuel.
La présidentielle américaine est un «débat d’hommes» où la coulisse de la campagne en apprend autant que le devant de la scène puisque l’enjeu c’est de connaître le tempérament.
Chaque campagne présidentielle Américaine est marquée par deux caractéristiques :
- une rencontre avec le peuple,
- dans une ambiance optimiste marquée par le changement possible.
Une présidentielle Américaine, c’est en effet d’abord un voyage dans l’Amérique profonde pour rencontrer les citoyens dans un contact direct, physique, charnel.
Lors de la présidentielle, le citoyen devient un acteur très impliqué dans le processus de décision.
Dans ce contexte, intervient un second volet qui est celui du changement. Chaque présidentielle se joue sur ce thème depuis le «New Deal» de Roosevelt à «América is back» de Reagan en passant par la «Nouvelle frontière» de Kennedy ou la moins célèbre «Grande Société» de Johnson.
La présidentielle doit être le révélateur et l’accélérateur du changement.
Lors d'une présidentielle, traditionnellement, les Américains votent pour une destinée, pour un spectacle, pour un gagnant.
La destinée, c’est l’assurance que le rêve est possible pour chacun.
Le spectacle, c’est le morceau d‘Histoire raconté par un cursus et par le sens perçu de la campagne.
Le gagnant, c’est celui qui incarne le morceau d'Histoire que les américains veulent vivre à court terme.
C'est la raison pour laquelle, Hillary Clinton se positionne sur le créneau de la première femme présidente. Mais le nom Clinton écrase le prénom Hillary.
Pour l'instant, personne ne parvient à incarner un morceau d'Histoire. Donc la campagne piétine.