Ségolène Royal se prépare à conduire un débat très agressif contre N. Sarkozy

  • Segolene Royal
  • Nicolas Sarkozy

Elle n'a plus le choix. Même s'il est peu probable que le débat du 2 mai puisse inverser la tendance, la leader socialiste sait que, sans retournement spectaculaire, sa défaite devrait sortir des urnes le 6 mai. Pour ouvrir ce retournement, il lui faut prendre tous les risques pour pousser à la faute son concurrent.

Aujourd'hui, à circonstances constantes, l'interrogation réside dans la marge de victoire de Sarkozy.

La question est de savoir s'il gagnera par 51 / 49 ou 53 / 47.

Certes en 1981, le vainqueur du 1er tour a été battu. Mais, d'une part le leader socialiste de l'époque avait des réserves et d'autre part, les sondages l'avaient donné vainqueur à 51 / 49 dés le lendemain du 1er tour. Le débat n'avait d'ailleurs rien fait bouger significativement.

En 1995, le débat très courtois entre Chirac et Jospin avait manifestement desservi le candidat socialiste.

Forte de tous ces enseignements, l'équipe de campagne de S. Royal se prépare à un schéma clair :

1) la campagne est perdue en raison de l'ampleur de l'élan de Sarkozy au premier tour,

2) la pauvreté des réserves "naturelles" de la leader socialiste,

3) la cristallisation de l'opinion est opérée. Sarkozy s'achemine vers une probable victoire dont la seule inconnue est la marge.

Pour sortir de ce constat, la leader socialiste doit pousser son concurrent à la faute. Elle va donc mener une offensive en règle ne laissant rien échapper à un regard très critique : du bilan au profil de tempérament en passant par les alliances avec le "grand capital".

S. Royal va noircir à l'excès la perspective de la Présidence Sarkozy en espérant ainsi pousser à la faute son concurrent et, pour le moins, continuer à bénéficier de reports centristes dont il ne faut plus, à circonstances constantes, beaucoup attendre car les députés UDF ré-encadrent leur électorat en faisant jouer des réflexes pro-UMP.

C'est donc un débat très "sportif" qu'il faut attendre avec une candidate qui "part en guerre" et un leader UMP qui doit montrer que les excès sont insignifiants.

La surprise serait que ce débat impacte significativement les intentions de votes. Mais enfin, la présidentielle 2007 a réservé déjà pas mal de surprises...

  • Publié le 30 avril 2007

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