Grande-Bretagne ou la mutation de la fonction des sondages
Les sondages ne se sont pas trompés. Ils ont muté. Leur fonction n'est plus seulement celle de la photographie ponctuelle de l'opinion. Ils composent l'opinion puisqu'ils sont devenus un facteur de détermination des votes.
Dès 2011, la lettre Exprimeo annonçait cette tendance nouvelle :
Pour l'essentiel, à quoi tient cette évolution qui s'est renforcée depuis ?
A trois facteurs qui prennent une ampleur croissante :
1) Les indécis sont de plus en plus nombreux. Donc les ancrages solides sont de plus en plus rares.
2) Les indécis se décident de plus en plus tardivement. Donc les dernières informations dont les sondages structurent l'opinion dans la dernière ligne droite du choix.
3) L'opinion transforme l'élection en une question référendaire. En l'espèce, en Grande-Bretagne, hier : pour ou contre un Gouvernement de large coalition ? Comme ce type d'accords de coalition a été perçu comme fragile, les Conservateurs ont emporté la mise.
En 24 heures, les sondages de l'élection serrée devenaient les facteurs de la majorité historiquement large.