Grenoble : élections municipales 2020 : la valse des sondages est engagée
C'est le quotidien régional Le Dauphiné Libéré qui a officialisé l'information qui circulait déjà depuis quelques heures : BVA sonde les grenoblois sur les municipales 2020. C'est probablement la première fois qu'un sondage de ce type intervient à une date aussi éloignée de l'élection.
Un sondage est toujours instructif encore faut-il apprécier la qualité des questions. Mais à Grenoble, les sondages ont toujours donné les ... mauvais résultats. Le premier sondage de cette tendance "sans faille" date de l'été 1982. Alors, Hubert Dubedout fait publier un sondage, ou plutôt une "étude" (terme officiel choisi qui donne une vitrine plus noble à l'opération) par des élèves de l'IEP de Grenoble. Résultat des intentions de votes : Hubert Dubedout : 56 % / Alain Carignon : 44 %. Résultat du 6 mars 1983 : Alain Carignon est élu dès le 1er tour avec 53 % des suffrages exprimés ! Le "père" des sondages allait donner naissance à une longue série d'enfants du même ordre dont le benjamin datant de février 2014 donnait largement vainqueur Jérôme Safar (PS) quand ce fut Eric Piolle (EELV) qui a été élu.
Avec cette longue tradition, les sondages à Grenoble devraient mériter du ... recul.
Comme par ailleurs toutes les composantes de la vie politique grenobloise nient toute implication, c'est donc BVA qui doit auto-financer l'opération. Là encore, c'est un imaginaire qui ne devrait pas tromper durablement les grenoblois. En revanche, ce qui sera instructif c'est de surveiller l'attention mise à découvrir les vrais financeurs c'est à dire ceux qui ont choisi délibérément de faire un premier acte de campagne sur une ... fausse déclaration publique : refuser d'endosser l'acte de sonder ! Là encore en 2014, le système local avait été "productif". On avait pu constater deux candidats nier toute implication dans un sondage puis le présenter eux-mêmes, photo à l'appui, en direct dans les locaux du Dauphiné Libéré ...
Plus sérieusement, que traduit cette réalité ? La campagne des municipales à Grenoble est bien engagée. Il y a une accélération et une amplification des temps des campagnes électorales. Dès la rentrée de septembre 2018, la campagne électorale réelle sera donc très active.
Au-delà des agitations ponctuelles, la vraie question de fond dans cette campagne va résider dans deux marqueurs :
- volonté de dégagisme ou pas ? Si une volonté populaire de dégagisme s'installe, elle modifiera considérablement la donne face à toutes les personnes qui ont pu "incarner le système sortant" de près ou de loin,
- vers une élection référendaire ? Et si oui, quelle question principale va alors mobiliser les esprits, s'installer en tête des attentes et structurer en conséquence les votes ?
Ce sont les deux seuls marqueurs généraux du moment dans toutes les élections des démocraties occidentales modernes, élections générales ou locales. Tous les autres questions sont des Pollaroïds voués à très vite s'effacer. Mais cela ne devrait pas être de nature à inquiéter les instituts de sondages puisque plus les sondages s'effacent vite, plus ils annoncent le ... prochain sondage. La valse est engagée pour de bon.