L'ubérisation de la société française : un défi sérieux
Et si c'était Travis Kalanick (PDG d'Uber) qui mettait le feu à la morne prairie de la politique française avec un thème fort : la place de la Liberté en France. Comment la Liberté qui est supposée gagner tous les sujets de société pourrait-elle reculer en économie ?
Comment une profession aussi impopulaire que les chauffeurs de taxis peut-elle s'engager dans un processus qui s'apparente à ce point à des milices privées au-dessus des lois ?
Comment une profession peut-elle espérer garder des clients non pas parce qu'elle apporte une valeur ajoutée de services mais parce qu'elle interdirait toute concurrence moderne ?
Pourquoi Uber serait-il interdit en France quand sur le plan mondial cette société est valorisée 41 milliards de dollars par les experts qui jugent Uber comme l'une des plus prometteuses au monde de la nouvelle économie qui vit le partage à l'écart des intermédiaires qui n'apportent plus une valeur ajoutée reconnue pour leurs interventions ?
L'ubérisation de la société c'est un phénomène d'ampleur qui est la revendication de liberté de la base. Si la France reste à l'écart de ce phénomène voué à toucher toutes les professions qui ont pris du retard dans leurs mutations car repliées derrière les boucliers de leurs vieilles protections, c'est que la France est scotchée aux records de chômage pour de nombreuses décennies encore avant que son tissu social n'explose face à son coût disproportionné.
Uber est bien un vrai défi pour l'ensemble de la société française.
C'est un défi qui a été identifié dès 2007 avec le rapport Jacques Attali (et Emmanuel Macron, l'un de ses co-auteurs) quand ils 'agissait de "faire sauter les verrous" d'une société avec des structures trop protégées et dont le coût d'intermédiaire devenait trop lourd face à la valeur ajoutée réelle du service.