Ségolène Royal respecte sa feuille de route mais ne fait pas la différence
Nous l'avions annoncé, la leader socialiste allait conduire un débat très offensif. Elle a respecté sa feuille de route sans atteindre l'objectif poursuivi ; peut-être même bien au contraire.
La frontière est faible entre l'offensive et l'agressivité. Ségolène Royal est apparue davantage agressive qu'offensive.
En réalité, trois enseignements majeurs ont résulté de sa prestation.
Tout d'abord, une tonalité générale assez autoritaire. Elle a manqué de douceur. Cette tonalité permanente a d'ailleurs beaucoup modéré l'impact de sa "colère" sur le sujet des enfants handicapés.
Ensuite, elle est apparue rigide sur de nombreux dossiers. Cette rigidité correspond à la réalité de son tempérament. Elle l'a assumée volontairement ou pas.
Enfin, elle s'est positionnée, comme son concurrent d'ailleurs, comme très interventionniste dans la gestion courante. Ce fut un débat de "Président - Premier Ministre" marquant d'ailleurs la première probable présidentialisation de fait du système politique Français tirant toutes les conséquences de l'élection au suffrage universel direct et du quinquennat.
Par cette tonalité permanente, elle a permis à son concurrent d'adopter un profil humble, "bon garçon" qu'il a respecté y compris dans le décompte du temps de parole.
Il est loin d'être évident que ce positionnement permette des évolutions notoires ; bien au contraire.