Iran : John Kerry et la résurrection
Tout le parcours de John Kerry le destinait à être ... Président. Mais sur sa route il y eût août 2004. A cette époque la presse révèle que John Kerry a causé des peines de coeur et dans des conditions qui impactent sévèrement l'image de marque de John Kerry. En pleine année 2004, période où la France bat des records d'impopularité pour sa "division" sur l'Irak, la presse à scandales révèle que de surcroît quand John Kerry est en "conquête amoureuse" il parle ... Français.
Le Boston Herald du 19 août 2004 lance l'offensive.
C'est le début de la descente aux enfers. Parce qu'auparavant, tout allait merveilleusement bien. Fin juillet 2004, toute l’Amérique a le regard tourné vers Boston qui accueille la Convention Démocrate. En réalité, le regard doit être tourné à la fois vers Boston pour suivre la Convention Démocrate mais aussi vers « l’Amérique profonde » que sillonne John Kerry, le candidat démocrate pendant que la Convention débute.
Il a en effet choisi de sillonner « les villes symbolisant l’esprit et les valeurs de l’Amérique ». Il visitera Sioux City, Colombus, Cap Carnaveral, Philadelphie…
Dans le Fleet Center, ce dernier samedi de juillet 2004, il est 22 heures. La chanson de Bruce Springsteen « No Surrender » éclate. Au même moment apparaît sur la scène John Kerry, costume sombre, cravate rouge. Il parcourt le tapis rouge. Il donne une longue accolade à un vétéran ami. Il salue ses compagnons d’arme qui font une garde d’honneur. Il s’approche du micro et débute « Je suis John Kerry. Prêt à servir ! ... ».
Ce soir de juillet, John Kerry s’envole dans les sondages. Il incarne l’ancien combattant devenu pacifiste, l’Amérique réconciliée avec l’Europe, le responsable de cœur au tempérament solide.
Mais dans la vie politique américaine, une semaine est une éternité et il reste encore près de 5 mois avant le scrutin, c’est dire…
Quelques semaines plus tard, la "machine de guerre républicaine "est en marche et produit ses campagnes négatives très efficaces. Plus rien ne sera épargné à John Kerry. Il y aura même un épisode officiellement reconnu comme un honteux truquage le présentant aux côtés de Jane Fonda dans une manifestation qu’il n’avait jamais fréquentée ou allant même jusqu’à collecter de misérables témoignages mettant en doute ses blessures au combat.
En quelques semaines, John Kerry perdra 17 points d'intentions de votes !
La présidentielle manquée, John Kerry paraissait sans moteur. Barack Obama lui en a donné un : les Affaires Etrangères. Mais depuis 2012, pas un succès international d'ampleur. Et là, avec l'Iran, John Kerry retrouve la possibilité de gagner l'accord international qui fera date. Un accord qui peut changer la donne face à l'EI mais aussi face à la relance économique.
C'est peut-être la résurrection méritée et tant attendue pour John Kerry.