James Goldsmith : 18 ans déjà ou l'aventure dans la finance
Le 18 juillet 1997 disparaissait l'un des plus remarquables financiers du XX ème siècle : James Goldsmith.
Un financier très atypique pour quatre raisons :
1) ses choix y compris d'investissements étaient liés à une vision d'ensemble d'un secteur. Il misait sur des ruptures de fonctionnement d'un segment,
2) Ses "ruptures" d'analyses donnaient lieu à des raids boursiers dignes d'aventures chevaleresques. Les communiqués, les déclarations ... tenaient lieu alors de rebondissements quasi-quotidiens.
3) Parce que ses raids reposaient sur une vision d'ensemble d'un segment de marché, James Goldsmith a franchi le pas pour des engagements politiques. Ainsi, en 1994, avec Philippe de Villiers, il s'engage aux élections européennes à la tête d'une liste "l'Autre Europe" qui en France recueille 13 % des suffrages et arrive alors en troisième position, ce qui est un score considérable pour une liste émergente. Puis en Grande-Bretagne, James Goldsmith fonde le Referendum Party défendant une conception totalement différente de l'Europe. Une conception qui mérite l'intérêt au moment où l'Europe est enfoncée dans le dossier grec voire le retrait à venir de la Grande-Bretagne.
4) Cette époque a surtout été la naissance de raiders menant des OPA à des rythmes d'enfer. Des raiders ayant pour noms T. Boone Pickens, Carl Icahn ... et bien sûr James Goldsmith. Une époque où les particuliers entraient en Bourse lors de gigantesques OPA faisant vivre les restructurations dans une logique de feuilletons financiers.
James Goldsmith a construit une réelle légende également par ses méthodes de travail peu ordinaires. Il a racheté à un prix défiant toute logique un groupe de presse en France pour qu'il devienne le fer de lance d'une réelle bataille idéologique. Puis cette même légende voulait qu'il fonctionne toujours éloigné des théâtres d'opérations passant d'un continent à l'autre pour "troubler les pistes" quant à ses prochaines proies.
Une génération qui manque actuellement dans une finance qui s'en remet beaucoup (voire totalement ?) aux "calculs des machines" davantage qu'aux visions des cerveaux humains. Dommage.