Classes moyennes : une radicalisation généralisée
Etats-Unis, Canada : la radicalisation des classes moyennes produit des effets inattendus. Il en sera probablement de même en France.
Les faits : Le dernier sondage CNN réalisé dans l'Iowa est un marqueur intéressant de l'ampleur probable de la vague anti-establishment politique qui se forme.
Ce sondage a été réalisé du 7 au 11 août donc après le débat sur Fox News.
Résultats :
- Donald Trump : 22 %
- Ben Carson : 14 %
- Scott Walker : 9 %
- Ted Cruz : 8 %
- Carly Fiorina : 7 %
- Jeb Bush : 5 %
Chez les Démocrates, Bernie Sanders obtient des scores irréels face à Hillary Clinton compte tenu de l'écart des moyens, de la notoriété, de l'expérience ...
Il ne fait pas bon être assimilé actuellement à l'establishment politique de Washington.
Chez les Républicains, si le score devait se confirmer dans l'Iowa sur les bases du sondage CNN, ce serait un tel séisme politique que le retrait de Jeb Bush en résulterait probablement rapidement ...
Au Canada, les classes moyennes font également le choix de ... l'autre parti : NPD. Et Justin Trudeau peine à faire oublier qu'il est l'héritier d'un ex-Premier Ministre.
Explications : les attentes des classes moyennes ont beaucoup évolué sous l'impact de la crise économique. C'est le cas tout particulièrement des migrations. Une logique nouvelle se fait jour dans la répartition des responsabilités entre le pays d'accueil et les arrivants. C’est désormais aux personnes immigrées de chercher à s'intégrer et par conséquent l'opinion considère aujourd'hui que s'il y a échec ce n'est pas celui des pouvoirs publics ou de la société mais cet échec est celui des individus issus de l'immigration qui n’acceptent pas les règles du pays d’accueil.
Il en est de même pour l'allergie fiscale. Les classes moyennes se considèrent comme les payeurs permanents.
Même demande vis à vis de l'ordre public où les classes moyennes se considèrent comme très exposées.
Immigration, fiscalité, ordre public : trois sujets qui sont perçus comme les échecs majeurs des pouvoirs politiques "classiques", ce qui ouvre un espace pour des offres nouvelles à la condition de trouver une tonalité radicale supposée représenter un changement de rupture dans ces domaines.