#regionales2015 : le tripartisme est installé dans la politique française
Le sondage Alsace Lorraine sur les régionales 2015 montre la dangerosité des lectures rapides. Les chiffres actuels donnent lieu à des interprétations médiatiques assez surprenantes. Que constate-t-on au-delà de la simple première impression ?
1) Le PS décroche en raison de la division de la gauche : si la gauche était unie comme d’ordinaire : 19 % + 6, 5 % + 6 % = 31, 5 % . Même en intégrant des “pertes en ligne”, le seuil des 30 % serait atteint par une gauche unie.
2) Si Les Républicains n’avaient pas acté une large union de la droite et du centre dont le Modem, c’est cette formation qui aurait décroché. Le coude à coude FN / Républicains n’est possible qu’à la condition d’une large union de la droite et du centre.
La réalité c’est un tripartisme nouveau avec des sensibilités autour des 30 %. Il faut d’ailleurs noter que c’est un score élevé pour la gauche dans les circonstances actuelles où elle cumule manifestement des bavures quotidiennes nombreuses. Ce plancher augure d’un retour en force en 2020 si la droite gagne la présidentielle 2017 qui d’ordinaire fait basculer 10 points dans l’opposition.
Ces chiffres montrent la réalité d'un paysage électoral qui a changé. Un changement que les médias reprennent avec trop de "distance".
De même, il faut constater avec surprise le tam tam médiatique fait sur “l’effort financier” des candidats sur la liste de X. Bertrand appelés à cotiser à 7 000 € chacun pour financer la campagne. Comme cette liste est vouée à franchir les 5 %, toutes les dépenses seront remboursées par l’Etat. C’est donc uniquement un prêt-relais qui est demandé aux candidats. Ils font une avance de 7 000 € avant que l’Etat ne rembourse et dans ce cas le mandataire financier rembourse les “donateurs” initiaux. Le vrai défi est pour les listes qui ne sont pas assurées de franchir les 5 %. Pour elles, le pari financier est plus courageux parce qu’elles prennent le risque de ne pas être remboursées par l’Etat. Là aussi, il faut se méfier des impressions d’apparence qui sont fausses dès le moindre examen sérieux.