#Regionales2015 et la fin d'un "modèle" français

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Pour la presse internationale, le score du FN + les conditions du second tour sont d'abord la fin d'un "modèle" français.

C'est progressivement probablement le même sentiment qui va s'installer en France. A fortiori quand le prochain enjeu c'est la présidentielle.

L’enjeu est simple. Il faut réveiller les Français. Ils doutent quant à leur identité. Leur volonté de « vivre ensemble » s’estompe en raison d’une poussée de cultures différentes clivantes. Une apathie générale s’installe. Ce climat est peu propice aux efforts collectifs pourtant nécessaires.

Sur le plan extérieur, les citoyens Français entendent parler d’un « modèle britannique » ou allemand menant avec efficacité la chasse au chômage, restaurant la discipline y compris chez les ados. L’Europe parait exposée à des remises en question profondes à l’exemple du débat sur l’adhésion de la Turquie qui introduirait un « modèle » peu compatible avec nos valeurs républicaines classiques.

Toutes ces circonstances vont dans le même sens : le besoin de redéfinir le ciment de nos groupes sociaux.

Tous ces facteurs peuvent, dés à présent, laisser prévoir que la définition « d’un modèle français » sera au centre des débats de la prochaine élection présidentielle. Il ne peut seulement être question de rupture ou « d’exception française ». La notion de rupture constitue une étape déjà « digérée » par l’opinion publique qui a perçu depuis longtemps que la Vème République était à bout de souffle. La cohabitation, le changement de la durée du mandat présidentiel, le sentiment diffus mais généralisé de crise permanente... autant de situations qui font qu’il ne serait pas crédible de se présenter à la prochaine élection présidentielle en offrant comme perspective la simple continuité matinée d’un léger changement. Le besoin de rupture est acquis dans l’opinion publique.

Peut-il être alors simplement question de préserver une ou des « exception(s) française(s) » ?

La notion même « d’exception française » est par définition très restrictive et défensive. Il s’agit de protéger des droits acquis. Il n’est pas question de les exporter voire même d’en conquérir de nouveaux. Ces deux notions ne peuvent constituer « des drapeaux » mobilisateurs à la hauteur des défis du moment.

Le vrai défi : concevoir la réconciliation autour du contenu concret d’un modèle français.

Cet enjeu conceptuel trouve son creuset dans la certitude de singularité et d’exemplarité qui berce les Français depuis de nombreuses décennies au moins. Avec de tels repères culturels, il est difficile de ne pas concevoir un modèle ambitieux. L’enjeu est de construire un patriotisme moderne, une sorte de nationalisme contemporain.

En août 1914, Poincaré écrivait : « La France sera héroïquement défendue par tous ses fils dont rien ne brisera devant l’ennemi l’union sacrée ». Il faut identifier, conceptualiser, concrétiser la « guerre pacifique » qui peut justifier une telle union sacrée. Cet enjeu est d’autant plus important qu’il cache un nouveau positionnement du « pouvoir ». Le pouvoir est aujourd’hui perçu comme un briseur d’énergie, un frein, un casseur de vitalité.

C'est la définition même du pouvoir qui sera au coeur de la présidentielle 2017.

  • Publié le 14 décembre 2015

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