Présidentielle 2017 : le patronat français sort très affaibli
Dans une présidentielle marquée par de très nombreuses interrogations, il y a pourtant un fait déjà incontestable. La vraie leçon de fond durable : à la sortie du 1er tour de la présidentielle 2017, les deux formations de "gouvernance raisonnable" vont représenter 45 % de l’électorat au mieux (la droite libérale de Fillon + la social-démocratie de Macron).
Les réalités ou contraintes difficilement contournables de la gouvernance sont niées, refusées ou méconnues par plus d’un électeur sur deux en France actuellement. C’est une réalité qui mérite la réflexion pour les mois à venir. Et le Medef comme de façon plus générale le patronat français ont été d’une discrétion considérable. Leur « fonction » s’est résumée à poser des questions auprès des candidats ! Une étape de plus dans la fragilisation des fonctions représentatives face au "danger" de certains programmes.
Le patronat français ne s'est pas adapté à la démocratie d'opinion. C'est une faiblesse considérable. La démocratie d'opinion a des exigences que la négociation classique n'a pas. Mais aujourd'hui, y compris pour bien négocier, le patronat doit avoir l'opinion avec lui ou pour le moins ne pas avoir l'opinion trop contre lui. Et le patronat français ne parvient pas à trouver des "patrons" qui parlent à l'opinion avec charisme, avec attractivité, avec séduction et pédagogie bien au-delà des seuls cercles professionnels. C'est une fragilité très forte pour la démocratie française car une composante importante mobilise peu sauf ... contre elle.
Une différence fondamentale par rapport aux Etats-Unis et au Canada.