Pourquoi le Medef cultive-t-il à ce point le goût de l'impopularité ?
Les dernières prises de positions du Medef posent une question de fond : dans une démocratie d'opinion moderne est-ce servir l'entreprise et le statut d'entrepreneur en cherchant à ce point à cultiver l'impopularité ?
Geoffroy Roux de Bézieux réunissait de nombreuses qualités pour sortir le Medef de ses travers passés. Il a le sens de la communication et toutes les qualités pour donner une image moderne du patronat. Actuellement, le Medef montre ses talents techniques avec des fiches d'une remarquable qualité sur les conditions de la crise. Mais avec les dernières propositions, le Medef retombe dans un vieux travers : l'entrepreneuriat punitif. Dans l'actuelle démocratie d'opinion, c'est fragiliser l'entreprise que de ne pas livrer la bataille de la belle image de marque du patron. Les syndicats sont perçus comme les défenseurs des salariés. Les patrons ne peuvent pas être les défenseurs des seuls actionnaires.
Ils doivent penser au-delà. Donner une image sexy, sympa, attractive au statut d'entrepreneur. Marc Simoncini fait plus pour l'image de marque des patrons que des responsables syndicaux en donnant l'image moderne, cool, imaginative ...
De longue date, la France est dans une culture des classes qui fait la séparation entre les bons et les méchants. La web économie a fait bouger les lignes. Avec les récentes déclarations du Medef, c'est le retour aux frontières du monde ancien. Il y a pourtant tant d'autres motifs sérieux dont la baisse des charges publiques qui mériteraient des déclarations vives.