Justin Trudeau et le nouveau marketing politique
Les régionales vont probablement battre un record historique d'abstention en France. Tout peut le laisser augurer. Les nouveaux territoires sont peu connus. Le désaveu de la politique est grand. Le calendrier est inhabituel. Il suffit que décembre soit marqué par des chutes de neige et la participation sera très faible.
Mais en supplément de tous ces facteurs déjà nombreux, il y a deux facteurs qui méritent une attention particulière :
1) La vie politique française est triste, agressive, exclusive. 2 ans seulement séparent Justin Trudeau et Bruno Le Maire. Le premier est né en 1971. Le second est né en 1969. Et pourtant, en apparence en dehors de l'état civil plusieurs générations semblent les séparer. Qui incarne actuellement en France la jeunesse, l'envie, le plaisir, la joie en politique ? Personne.
2) La vie politique française s'étiole sous le joug de ses contraintes légales. Les grosses banques de données sont difficiles à monter. Les publicités commerciales à la TV sont interdites. Les autres publicités dont le 4 m x 3 m sont à autorisations variables selon les calendriers. Tout ce qui peut rendre fun une campagne de communication politique est impossible en France.
Il faut se méfier des conséquences pratiques de ces deux derniers facteurs. Moins l'électorat participe, plus c'est la prime aux électeurs les plus motivés qui bénéficient de l'abstention des autres. Les votes protestataires pourraient faire des scores considérablement plus élevés que les actuels pronostics dans les sondages car dire au téléphone que l'on pense voter en étant dans sa salle à manger c'est plus facile que de prendre sa voiture un matin de dimanche sous la neige et dans le froid.