COP21 : John Kerry s'écarte de la communication présidentielle française
Toute la COP21 repose sur une scénarisation qui résiste de plus en plus mal à l'examen des faits à mesure que le rendez-vous approche.
Pour la présidence Française, le scénario est simple : c'est le grand rendez-vous international au cours duquel François Hollande fait l'unanimité autour de lui en mettant en oeuvre de nouvelles règles destinées pas moins qu'à sauver la planète face au réchauffement climatique.
Seulement, face à ce scénario, les faits sont têtus :
1) D’ores et déjà, les promesses sur la réduction des gaz à effet de serre, publiées par près de 160 États en vue de la COP, ne sont pas inscrites dans l’accord lui-même. Elles s’appellent d’ailleurs « contributions nationales volontaires », et surtout pas « engagements ».
2) Même en ajoutant les perspectives, les 2° du réchauffement climatique sont largement dépassés.
3) John Kerry ajoute une précision. Cet accord « ne sera certainement pas un traité […]. Il n’y aura pas d’objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas » pour le protocole de Kyoto de 1997, que les États-Unis avaient d’ailleurs refusé de ratifier, a expliqué John Kerry, dont le pays est le deuxième pollueur mondial après la Chine.
Washington a souvent dit qu’il refuserait tout objectif contraignant en matière de réduction des gaz à effet de serre, mais qu’il accepterait « un accord hybride » prévoyant des contraintes juridiques sur d’autres dispositions. Par exemple sur le suivi des promesses faites par les pays.
La déclaration de John Kerry est donc cohérente. Mais elle contrarie les plans de communication du Gouvernement français qui commence de plus en plus à craindre que la COP21 soit difficile à gérer entre les problèmes de circulation dans Paris et les coûts financiers considérables d'organisation. Bref l'opinion commence déjà à s'avancer vers son refrain : "tout ça pour ça ...".