Donald Trump change totalement la donne 2016
Il est difficile d'imaginer jusqu'où Donald Trump peut pousser le "non politiquement correct" dans la primaire et empocher les gains de ses pensées disruptives.
Plus la vague anti-islam prend de l'ampleur, plus la question de l'ampleur du succès de Donald Trump se pose sérieusement. Donald Trump est à une troisième étape de sa campagne.
1) 1ère étape : la surprise : c'est le faire part de naissance politique dans des délais particulièrement brefs.
2) 2ème étape : l'attente de la gaffe qui discrédite : les gaffes sont nombreuses mais aucune n'amène le discrédit. Ce qui est déjà un signe méritant l'attention.
3) 3ème étape : l'hypothèse de la victoire présidentielle est de plus en plus évoquée. Ce qui est aussi un signe et ce qui d'ordinaire renforce le candidat bénéficiant de cette perspective.
Eb réalité, il transforme l'élection en un référendum sur les conditions de défense face à une menace extérieure.
Ce week-end, c'est sur la chaîne ABC, lors de l'émission dominicale «This Week», que Donald Trump a déclaré qu'il rétablirait «absolument» des formes de tortures comme méthodes d'interrogatoires, jugeant que le groupe Etat islamique faisait bien pire. «Je pense que la simulation de noyade c'est de la gnognotte par rapport à ce qu'ils nous font subir», a-t-il indiqué, citant notamment l'exemple de la décapitation de James Foley, un journaliste américain exécuté par un bourreau de l'EI en août 2014.
C'est une logique totalement nouvelle dans une présidentielle : susciter le bloc contre une menace diabolisée à l'excès.
Donald Trump est crédible sur l'économie. Il ne présente d'ailleurs aucun projet détaillé mais met en évidence sa réussite personnelle comme preuve de sa compétence.
Sur les questions internationales, même approche, c'est son "tempérament volontaire" qui tient lieu de ... "programme". Un tempérament qui s'inscrit en contraste absolu face à la supposée faiblesse de Barack Obama. C'est le storytelling qui raconte l'histoire des citoyens à partir de celle de l'émetteur du message et non plus l'histoire de l'émetteur du message.
Le storytelling est simple : " ...vous allez vivre le succès économique parce que je l'ai vécu et vous allez être protégé parce que je ne reculerai devant aucun moyen pour le faire ...".
C'est simple et cela fonctionne à merveille. Comparativement, tous les autres candidats paraissent fades et sans détermination. Chaque déplacement suscite des foules considérables, historiques, massives. Et les confrontations sont livrées sans la moindre concession. Du jamais vu car d'ordinaire une présidentielle consiste à "arrondir les angles" ...