Medef 38 : Pierre Streiff accède à la présidence
Accéder à la présidence du Medef 38 dans les circonstances locales actuelles, c'est tout sauf une fonction en période "ordinaire". L'Isère est un département politiquement éclaté, pour ne pas dire "dévasté".
Depuis mars 2015, une nouvelle majorité départementale est en place. Mais elle doit compter avec une majorité de l'agglomération grenobloise qui est dans son opposition départementale (PS).
Et la majorité de l'agglomération grenobloise doit compter avec une composante écologiste qui est la majorité municipale de Grenoble tout en comptant dans ce cadre dans ses oppositions le PS de Grenoble alors même que celui de l'agglomération co-gère avec les Verts après ou avant s'être opposé avec eux au sein du Conseil Municipal de la Ville-centre.
Et le tout dans un contexte de crises multiples. Crise financière de la Ville - centre qui se proclame en "faillite financière" en raison de la baisse des dotations d'Etat. Crise des relations entre des entrepreneurs et des élus locaux suite à des projets très discutés dont les autoroutes à vélos.
Pour le moment, cette "mêlée" politique a une conséquence directe : le blocage des dossiers à l'exception d'un plan d'aide de secours à destination des transports en commun qui traînaient le boulet d'une dette de près d'un milliard d'euros.
La crise la plus grave qui menace le monde patronal isérois c'est la coupure entre ses représentants et les "entrepreneurs du terrain". Un grief qui vise de plus en plus ouvertement la Chambre de Commerce et d'Industrie de Grenoble faisant l'objet de reproches de plus en plus répandus d'une "excessive diplomatie" à destination des pouvoirs politiques locaux et plus particulièrement ceux de la Ville de Grenoble.
Que peut faire le Medef 38 dans ce contexte inhabituel et hors du commun ? Patronat de combat ou patronat de participation ? Ce sera l'un des marqueurs de la nouvelle présidence exercée par un entrepreneur dynamique, fin connaisseur des réalités locales. Pierre Streiff est donc très attendu. Ses premiers actes mériteront une attention particulière pour identifier les priorités à venir du patronat isérois.