#Grenoble (3/5) : les défis des Républicains 38
Etonnante année 2015 pour cette formation politique. En mars 2015, la gauche se suicide en Isère en multipliant les candidatures au 1er tour qui l’éliminent mécaniquement du second tour laissant un nombre très élevé de duels FN / LR. Puis, lors des régionales, Queyranne (PS) paie le prix des écrans occupés hier par ses collègues PS dans les départements et villes qui n’ont pas permis à la Région d’exister. La vague nationale a donné son effet. En deux élections, la génération des glisseurs est née : sans bruit, profiter de la vague nationale.
Une fois portée aux pouvoirs, cette génération doit s’affirmer en affrontant 4 défis majeurs.
1) Créer sa vraie identité : une génération élue pour quoi faire ? En Isère, en dehors d’un petit tronçon de route au Chambon et de la perfusion au profit du SMTC de Grenoble, que reste-t-il du bilan de la première année des Républicains pour le grand public ? Difficile à dire. Pour ce qui concerne la Région, le score en Isère a été étriqué. Le militantisme a montré ses limites. Même avec la participation du Modem, des scores ont été étroits dans de nombreuses géographies. Demain à la Région, quel visage ? Celui du Modem ou celui de la Droite Populaire ? Dans les deux cas, les marqueurs de la politique restent à construire.
2) Une réussite : la recomposition de l’unité de la droite classique : il y a une réussite qui ne peut plus être enlevée aux Républicains 38, c’est leur capacité à avoir reconstitué l’unité de la droite classique. A Grenoble comme dans l’Isère, les divisions internes ont pris fin. Dans la foulée de la liste UMP à Grenoble, les retrouvailles entre les “vieux amis de 30 ans” ont eu lieu. Bien davantage, cette nouvelle union a été élargie au Modem passé en 12 mois de la majorité municipale grenobloise PS de Destot à celle de … Wauquiez. C’était donc possible. Il n’y a que la Société Civile qui est volontairement restée à l’écart de cette glisse à slalom géant de même qu’une composante plus droitière désormais rassemblée sous la bannière de Debout la République.
3) La vraie compétition : le choc avec le FN : sur le plan départemental, lors des régionales 2015, la compétition a été perdue par Les Républicains. Le FN est le 1er parti en Isère devançant Les Républicains de 5 000 voix ! L’échec est sévère dans le Nord Isère. A Grenoble, le FN progresse de + 27 %. Dans l’agglomération, le FN est en tête dans une majorité de Communes. Le duel à droite est engagé et dans la dynamique des actuelles tendances, la poussée est manifestement du côté du FN. C’est une réalité qui va beaucoup compter lors des triangulaires des législatives 2017.
4) Le vrai défi à terme : et si la vague nationale se retire ? : que se passera-t-il si la droite gagne la présidentielle 2017 ? La tradition veut en France que le bonus soit de 10 points lors des élections locales en faveur de l’opposition nationale. Si cette tradition est respectée en 2020, la “génération de la vague” disparaîtrait avec la … vague. Implacablement. Presque personne n’a encore créé la marge de sécurité. C’est la vraie alerte pour la droite. C’est l’enjeu de 2016. Si à la sortie de 2016, l’identité de la droite isèroise n’est pas plus solidement installée, l’enjeu de 2017 deviendra déterminant pour le devenir de cette génération.