Présidentielle 2017 : les médias français à la recherche du suspens
La vie politique française n'est qu'un éternel recommencement. Toujours les mêmes méthodes. A 15 mois de la présidentielle, le jeu médiatique est aux "troisièmes hommes". Il faut créer un suspens donc faire vivre qui peut perturber le jeu que chacun sait bloqué. En 88, c'était Tapie ou Montand. En 95, le tour était à Seguin ou Lang. En 2002, le troisième homme c'était Chevènement ou Bayrou. Une couverture presse alors considérable sur ce thème. En 2007, la presse vantait DSK, déjà le thème du "nouveau socialisme"... Toujours les mêmes approches : un mélange de jeunisme et de "vieux sages". Maintenant dans le rôle de DSK sous la doctrine économique, c'est ... Macron...
Cette méthode date de ... 1965 avec l'opération M. X de l'Express visant à bouleverser la donne de la présidentielle de cette époque. 1965 !
Il est est de même pour les sondages. Combien de "Présidents" dans les sondages qui ne l'ont jamais été dans les votes surtout à 20 mois du scrutin ? Combien de "rois et de reines des sondages" ont été marginalisés : Veil, Kouchner, Lang ... ?
En France, tout est verrouillé par les partis politiques : finances, moyens humains ... car tout est financé par les contribuables chaque année sur des bases très généreuses : un vrai trésor de guerre.
Tout le système a été conçu par et pour les partis politiques donc pour ceux qui les dirigent.
Les percées aux Etats-Unis d'Obama en 2008 ou de Trump en 2016 ne sont possibles que parce que la vie publique est débloquée : autorisations de publicités, financements déplafonnés, des citoyens qui s'engagent activement, pas de financement public récurrent au profit des partis ...
A 20 mois de la présidentielle, les médias français font semblant de rêver du "nouveau matin". Le croire possible. Mais c'est le suspens sans illusion, juste pour faire naître l'attention donc faire vivre l'audience. Plus l'élection va s'approcher, plus l'ordre traditionnel va s'imposer. Les chefs de partis ont de beaux jours devant eux parce qu'en France la compétition politique est totalement déloyale avec un cadre législatif entièrement dirigé contre tout ce qui est neuf qui ne doit pas ... naître.
Toujours les mêmes méthodes qui, à force d'être reprises, commencent à impacter de moins en moins là aussi.