Alain Juppé a-t-il choisi le timing de ... Donald Trump ?
C'est une séquence temps étonnante et très intéressante que l'actuelle. Techniquement, quel intérêt pour un candidat comme Alain Juppé n'ayant aucun handicap de notoriété à accélérer ainsi son exposition médiatique en dévoilant tout de suite des propositions clefs détaillées ?
Quel intérêt à le faire en prenant autant de risques objectifs ? Dévoiler aussitôt des propositions précises, c'est prendre le risque de les faire tomber "dans le domaine public". C'est permettre aux concurrents de se démarquer, de faire de la surenchère. Dans le dernier sprint, c'est prendre aussi le risque de limiter sa marge de liberté pour des propositions nouvelles qui pourraient tomber en contradiction avec les "anciennes".
Le périmètre des risques est considérable. Il ne pourrait se comprendre que pour un candidat à la recherche d'une notoriété ou d'une crédibilité sur le fond, deux domaines où Alain Juppé est très sécurisé. Il est connu et jugé comme sérieux expérimenté. Il n'a rien à prouver dans ces deux domaines.
Il faut donc chercher ailleurs une explication.
Et si Alain Juppé devenait le premier adepte du timing à la Donald Trump. L'une des innovations fortes de Trump, c'est de changer le timing de la campagne. D'ordinaire, une campagne c'est une montée en puissance. L'idée qu'il faut tenir longtemps donc progresser dans l'effort, dans l'exposition.
Le refus de ce classicisme, c'est l'une des novations de Trump. Il a inversé le timing. Etre tout de suite le premier et en force considérant qu'il y aurait ensuite une dynamique systémique liée aux sondages.
L'écart creusé au début crée toute la différence. Il marginalise les autres candidats. C'est le nouveau rythme médiatique. Les sondages font le tempo. Donc il faut tout de suite être fort dans les sondages. Dans cette logique, la campagne se joue d'abord au début et non plus à la fin.
Alain Juppé est peut-être actuellement le premier à mettre en oeuvre l'une des novations de la primaire US ... ?