Les primaires à la française ou le boulet de l'expérience
Aux Etats Unis d’Amérique, les élections reflètent généralement le culte du neuf. L’électorat entend rompre avec le passé pour tendre vers le meilleur.
Dans ce cadre, le mot « nouveau » est l’un des mots magiques de toute campagne électorale.
Roosevelt lança le « new deal ». Kennedy annonça la « nouvelle frontière ». Johnson fit la promotion de la « nouvelle société » pour tourner la page des années Kennedy. Reagan engagea le « nouveau départ » pour rompre avec la faiblesse de Jimmy Carter… GW Bush a surfé sur le « nouveau patriotisme » pour renouer avec les années Reagan et dénoncer les années Clinton d’une Amérique empêtrée dans des scandales peu honorables. Barack Obama a promis l'audace en 2008.
Ce cadre est donc favorable à l’émergence de nouvelles candidatures. C'est le socle des primaires : permettre la découverte du neuf.
La culture politique française est à l’opposé de cette mentalité. Et François Hollande se positionne pour surfer sur cette mentalité en jouant sur la crise et le terrorisme. Parce que le terrorisme sacralise l'expérience. La nouveauté devient alors l'inconnue. Au moment où le neuf est plus attendu que jamais, la France s'écarte de la procédure susceptible de permettre l'éclosion de ce neuf.
De quoi encore creuser le fossé du divorce entre l'opinion française et la politique.