Donald Trump face à l'élection sacrifiée
Une question rarement posée : pourquoi un pays qui compte autant de talents s'est-il engagé dans une présidentielle 2016 avec une offre aussi ... fermée ?
Du côté des Démocrates qui peut sérieusement nier les qualités de Mark Warner, Kirsten Gillibrand, Elizabeth Warren ... et tant d'autres ? Personne. Mais les candidats ont laissé passer parce qu'ils savaient que 2016 était l'occasion de purger les "Clinton" accrochés au pouvoir depuis 1992 et avides de revanche face à leur défaite de 2008. Mais, à la différence de la "surprise de 2008", ce coup çi les Clinton ne laisseraient aucun espace. Et plutôt que de prendre le risque d'une campagne violente et celui d'une défaite, il vaut mieux attendre le coup d'après.
Et chez les Républicains, qui peut oser défendre que les talents se résument à Cruz et à Rubio ? Personne. Mais chez les Républicains, la leçon de 2012 a été retenue. Le Parti républicain est impossible à gérer et à unifier depuis 2010 avec le poids croissant du Tea Party. Ce qui est connu pendant la présidentielle a conduit John Boehner à la démission il y a quelques semaines, fait historique rarissime.
Pourquoi John Boehner a démissionné ? Parce qu'il n'arrivait plus à concilier les deux tendances du Parti Républicain.
Des deux côtés, pour des raisons différentes, 2016 est l'élection sacrifiée.
C'est pour cela que Donald Trump a un espace considérable. Marco Rubio n'a pas l'étoffe pour tenir la distance. C'est la raison pour laquelle Mitt Romney l'avait écarté du ticket 2012 alors que de façon ostentatoire il faisait l'assaut du Quartier Général de Boston. Quant à Ted Cruz, si Donald Trump n'écrasait pas à ce point la communication, Ted Cruz serait présenté comme un idéologue dangereux soutenant des thèses extrêmes sur l'organisation de la société.
Dans ce contexte d'élection sacrifiée, 2016 se prête à toutes les suppositions. La dernière : que Trump gagne dans les urnes mais perde lors de la Convention.
Hypothèse farfelue. Comment gérer les dizaines de millions de citoyens qui lui auront accordé leur confiance. Il ne faut jamais oublier qu'avec la présidentielle se déroulent de très nombreuses autres élections.
Ce serait un suicide politique digne du Parti Socialiste français se vouant à l'exclusion en PACA et en Nord lors des dernières régionales.
Si Trump est désigné par les urnes, il le sera par la Convention.
Et après 2016 des deux côtés le temps des vrais comptes s'ouvrira.