Manuel Valls confronté au même piège que Dominique de Villepin
Le CPE a été un piège terrible pour Dominique de Villepin. Le moment où la dynamique de la volonté réformatrice cède devant la dynamique de la rue. Quand une réforme devient emblématique, jusqu'où le leader de cette réforme peut-il céder et continuer comme si de rien n'était ?
C'est la question posée actuellement à Manuel Valls avec le projet de loi sur le travail.
Soit Manuel Valls procède de repli en repli et l'opinion ne sera pas dupe surtout une année seulement avant une élection.
Soit Manuel Valls va au clash et l'opinion en déduit qu'il y a des points pour lesquels Manuel Valls ne transige pas. Plus "vulgairement" pour l'opinion c'est le temps du test pour "garder une fonction", ce qui dans l'ambiance populiste actuelle rogne ensuite considérablement l'autorité morale de l'intéressé.
En réalité, comme lors du CPE, c'est l'histoire d'un réformateur qui se retrouve seul quand l'heure du "bras de fer" avec des forces conservatrices est venue. Sous cet angle, la responsabilité de l'opposition est également grande.
Hier le PS ou du moins la tendance réformatrice du PS n'envisageait pas d'exprimer une forme de soutien au CPE pensant qu'il était si facile de récupérer la jeunesse mécontente. Et aujourd'hui, Les Républicains font de même alors que cette réforme est totalement dans la lignée des mesures de libéralisation du marché du travail.
Sous cet angle aussi, c'est un marqueur intéressant pour l'ensemble de la vie politique française.