Donald Trump et ses victimes collatérales
Combien de candidats républicains vont rester sur le tapis lors du scrutin de novembre 2016 ? C'est la question qui hante l'état major républicain. Donald Trump va radicaliser la campagne et probablement beaucoup mobiliser le camp démocrate. Dans de nombreux Etats, lors des élections locales, les victoires républicaines depuis 2010 ont tenu à la faible mobilisation d'une partie de l'électorat démocrate dès que le sort personnel de Barack Obama n'était pas en cause. Ce fut le cas notamment des noirs, des femmes et des jeunes habitués à peu voter.
Mais le profil de Donald Trump les mobilise.
C'est donc une nouvelle donne totale pour de nombreux candidats qui avaient notamment soutenu Marco Rubio. Ils doivent désormais intégrer "le cas Donald Trump" dans leurs campagnes.
Le besoin de neuf comme de quotidienneté avait ouvert un espace particulier en faveur des femmes au sein du parti républicain qui ont effectué depuis 2010 une percée sans précédent : «nouvelle génération républicaine».
Une génération qui exprime avec virulence la volonté de limiter les pouvoirs de l’Etat fédéral et par conséquent sa défiance face à certaines réformes de Barack Obama qui, selon elle, entraînent une augmentation sensible de la bureaucratie fédérale.
Mais une génération qui n'a jamais poussé la rupture aussi loin que les arguments de Donald Trump.
Au milieu des années 60, quand la mode a consisté à chercher à mieux comprendre la construction de la campagne de JFK, plusieurs conseillers dont son frère Bobby ont consenti à quelques confidences.
Pour expliquer les nombreuses innovations, l’interprétation (ou la légende?) a voulu que l’équipe de JFK dresse un tableau à trois colonnes.
La première était un thème d’interventions.
La seconde visait à établir sur ce thème la position que prendrait un politicien classique.
La troisième colonne consistait alors à se positionner à l’opposé de cette attitude classique et à analyser si cette attitude restait possible.
L’innovation était alors garantie. Mais l'innovation pas au prix d'une totale rupture de nature à déstabiliser les blocs électoraux classiques. Or Donald Trump a fait le choix de cette "rupture radicale".
Il reste maintenant à ajuster les campagnes locales avec cette nouvelle donne.
Pour le moment, les sondages témoignent des réductions d'écarts positifs par exemple au sujet de Mia Love ou Kristi Noem, figures emblématiques de cette nouvelle génération républicaine.