La présidentielle française et l'effet Donald Trump : les OPA politiques !
Face aux initiatives d'Emmanuel Macron et d'Arnaud Montebourg, les médias français entrent dans un schéma manichéen : d'un côté les partis politiques. D'un autre côté, les sans partis.
C'est faire peu compte de "l'effet Donald Trump" qui introduit une troisième variante : l'OPA sur un parti.
Que Donald Trump dans un pays où les financements sont libres et avec un milliardaire pouvant donner l'exemple d'une "mise personnelle" forte garantissant un niveau certain de présence ait choisi de vivre la primaire au sein du Parti Républicain mérite la réflexion.
Son état-major était persuadé que, faute d'un appareil politique traditionnel, la candidature Trump ne pouvait excéder 8 % des votes. Donc ne jamais gagner !
En revanche, puisque les appareils sont faibles, c'est le moment de les investir.
Appliquée à la France, cette lecture mérite l'intérêt. Imaginons la non-candidature de François Hollande et le Mouvement En Marche avec 100 000 adhérents. La scénarisation de la présidentielle change. Emmanuel Macron demande la primaire et dans la foulée les adhérents du Mouvement En Marche investissent la primaire du PS. L'OPA devient jouable très probablement.
Et d'un coup, le gagnant remporte toute une logistique de terrain, un trésor de guerre, des fichiers ...
La diminution du nombre d'adhérents des partis politiques les rend vulnérables à des OPA politiques surtout quand au même moment la force des primaires s'installe dans l'opinion.
Par conséquent, créer un Mouvement ne signifie pas faire le choix d'aucun parti. Ce peut aussi être le tremplin pour gagner un ... parti. Une troisième voie qui est peut-être à tort trop sous-estimée actuellement ou comment concilier le changement et la tradition ...