Nicolas Sarkozy en pleine phase ascendante
Sur une période relativement longue, les chiffres des sondages donnent toujours des informations importantes. Actuellement, à droite, trois tendances commencent à s'installer :
1) la stagnation des prétendants en dehors d'Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy. Des évolutions interviennent mais marginales. Ils semblent se heurter individuellement à des plafonds de verre,
2) sur les deux derniers mois, Alain Juppé connait une érosion constante de son avance initiale. Une érosion globale auprès de tous les Français et plus encore une érosion sensible auprès des sympathisants de droite,
3) Nicolas Sarkozy dans le même temps bénéficie d'une progression permanente.
Comment expliquer ces tendances ?
Pour François Fillon comme pour Bruno le Maire, il manque le "coup d'épée du samouraï" c'est à dire le temps fort qui change la donne. Le contenu est installé, sérieux mais ce contenu est "digéré" par l'opinion sans faire vivre une réelle nouvelle donne.
Pour Alain Juppé, la campagne démarrée très tôt semble s'user. Il faut également noter qu'il y a un réel problème de logistique locale. Les antennes départementales fonctionnent peu en dehors de retweeter ou de liker sur Facebook, ce qui est loin d'être suffisant. Le militantisme de terrain est peu avéré. Ce qui va constituer une faiblesse forte dans le dernier sprint face au poids de l'appareil Les Républicains.
Pour Nicolas Sarkozy, l'ascension est le résultat de trois facteurs. Tout d'abord, le retour à l'énergie qui est la caractéristique de la "marque Sarkozy". Mais une énergie perçue comme désormais mieux canalisée, plus positive, moins clivante, moins agressive vis à vis d'autrui. Le reportage sur France 2 dimanche est un exemple.
Ensuite, la notion d'autorité. L'opinion fonctionne par contrastes forts. Face à la faiblesse perçue comme généralisée de François Hollande qui peine même à fixer une position sur l'autorisation d'une manifestation, Nicolas Sarkozy dégage l'image de celui "qui a les idées claires pour remettre de l'ordre". Avec ce positionnement, il répond à l'attente présente majeure de l'opinion. Comme en 2007, face à l'immobilisme perçu de Jacques Chirac, il incarnait alors "l'âge de faire".
Enfin, l'opinion a le sentiment que la crise est toujours là, voire même encore plus présente que jamais avec le Brexit et le terrorisme. Or progressivement, l'opinion a acquis le sentiment que Nicolas Sarkozy avait limité la casse dans le feu de l'action lors de la crise financière de 2008. C'est un actif qui compte à ses yeux.
Si ces tendances se confirment dans les prochains jours avant la coupure d'été, il parait raisonnable techniquement de considérer que le Président des Républicains avance vers une primaire de la droite relativement facile. Assurément plus facile que ce qu'il était possible de penser il y a un semestre encore.