Donald Trump et le coût d'Air Force One
L'entreprise de démolition s'annonce terrible et implacable. La caractéristique probable principale de la campagne 2016 : une campagne négative généralisée d'une violence inédite.
Dernier exemple en date : la meeting hier de Barack Obama à Charlotte. Pour la première fois, un candidat met en cause l'utilisation d'Air Force One pendant une campagne électorale. C'est ce tabou qu'a fait sauter Donald Trump en communiquant sur le coût d'Air Force One pour les contribuables lorsque Barack Obama se rend à Charlotte pour soutenir Hillary Clinton.
Jusqu'alors, c'était un sujet tabou partant du principe qu'ils 'agissait d'usages et que le Président doit bénéficier en permanence des "matériels de sa fonction" si des décisions importantes urgentes devaient être prises.
Donald Trump ne respecte pas ces considérations.
C'est la situation de deux candidats qui se savent détestés mais qui veulent donner toujours plus de raisons pour surtout détester l'autre. Ils ont tiré un trait sur le rétablissement d'une "cote d'amour". Il s'agit de surtout casser l'autre.
C'est un rythme permanent de clameurs. Cette clameur est d’autant plus redoutable qu’elle ne vise pas toujours à établir une stricte matérialité des faits mais à convaincre que le vrai est révélé.
Un éminent juriste établissait dernièrement dans une revue technique la différence considérable qui peut exister entre « l’objectivement probable et le subjectivement certain ».
Dans une époque qui se dit scientifique, la place de ce que le groupe social croit vrai n’a probablement jamais été aussi grande.
Le réel importe moins que ce qu’on croit qu’il est. Là réside tout le danger et toute la perversité des campagnes négatives. Elles constituent une structuration du corps social et le rendent ensuite quasi imperméable à des considérations plus objectives.
A ce rythme, la démocratie américaine risque de sortir terriblement fragilisée de la présidentielle 2016.