Emmanuel Macron / Laurent Wauquiez : promenons-nous dans le look ...
A son tour, la politique française va-t-elle d'abord devenir un spectacle ? N'est-elle pas déjà entrée dans ce cycle ? Ce qui est sûr c'est qu'on assiste à l'émergence de deux leaders dans la nouvelle génération qui ont ouvert une vraie bataille du look.
Avec la couverture de Paris Match cette semaine, Emmanuel Macron effectue des pas rares. Il se "frivolise" certes au bras de son épouse mais avec une tenue cool qui tranche avec ses fameux costumes qui ont suscité tant de polémiques.
Il fait penser à gauche à l'équivalent de la jeune génération des années 80 à ... droite.
Les ruptures portées par Emmanuel Macron sont doubles :
1) la politique ne connait que deux tenues civiles : le complet noir ou le complet ... gris. Face à ce "choix", Emmanuel Macron donne de la couleur, de la diversité.
2) Mais surtout cette campagne de communication, c'est la volonté de concilier la forme et le fond. Et avec une indiscutable habileté. Dans la même semaine, les reportages sont très complémentaires pour éviter le reproche du "show-biz politique" puisque la même semaine, dans un autre hebdomadaire, il est question de ses travaux de philosophie ...
Le positionnement d'Emmanuel Macron semble plus que jamais celui de la rupture avec "la génération d'avant". Il passe chez le coloriste dans la forme comme dans le fond.
Il donne un coup de jeune dans l'image. C'est ce qui manque à droite où les jeunes leaders paraissent si tôt fondus dans le moule des générations d'avant. Seul Laurent Wauquiez échappe à ce constat avec un look "vitalité sportive" : doudoune l'hiver, pratique de marathons, montre Casio de sportif et non pas la grande marque classique, participation à des courses cyclistes ... Il est à droite celui qui relève la bataille du look. Pour les autres, ils semblent avoir abandonné très tôt.
Laurent Wauquiez, c'est la "politique en forme" : des idées tranchées et une approche musclée.
Pour Emmanuel Macron, le look c'est une recherche d'équilibre face aux "tempes teinturées". Il est jeune et il veut en assumer tous les atouts. Il faut qu'il se méfie parce que la jeunesse se "guérit" chaque jour et que l'opinion classe vite au rang des occasions manquées si le pari n'est pas rapidement capitalisé.
La bataille du look est bien ouverte. C'est normal puisqu'il s'agit d'abord de faire revivre une proximité face aux fractures entre l'opinion et le personnel politique. C'est aujourd'hui la vraie fonction du look : sortir des fractures pour être comme tous les autres citoyens.