Richard Wirthlin et la revanche de l'opinion
L'arrivée de Kellyanne Conway à la tête de la campagne de Donald Trump marque la vraie revanche de l'opinion. En 2016, pendant la primaire, avec Donald Trump, l'opinion a connu sa première victoire. Donald Trump avait même comme "promesse de vente" d'exprimer tout haut ce que l'opinion pensait tout bas.
Mais il l'a exprimé tellement haut qu'une partie croissante de l'opinion estimait ne plus devoir le penser tout bas. D'où une radicalisation très forte des expressions.
Avec la nomination de Kellyanne Conway, c'est la vraie victoire de l'opinion. Le principe de base est simple : en démocratie, on ne gagne jamais contre l'opinion.
Il faut donc particulièrement bien connaître l'opinion. Pour bien la connaître, il faut travailler le "petit chiffre". C'est la proposition précise, concrète qui va faire bouger un faible pourcentage d'opinion mais un pourcentage décisif, Etat par Etat.
Richard Wirthlin a construit un modèle de segmentation de l'opinion à l'aide d'une multitude de critères. C'est cette finesse de segmentation qui a fait la force de ce schéma d'analyses. Quand il se déplaçait durant sa campagne de 1980, Ronald Reagan pouvait visualiser sur un écran d'ordinateurs l'impact électoral de chaque déclaration forte, Etat par Etat. C'était alors une avancée qui a fait la différence en 1980.
Avec les outils modernes de fichiers aux Etats-Unis où une réglementation considérablement plus tolérante qu'en France offre des facultés énormes, c'est une campagne nouvelle qui peut s'ouvrir. La seule inconnue est dans le calendrier. N'est-ce pas trop tard ... ?