Nicolas Sarkozy : quand le "tout sauf Sarkozy" fait de lui le candidat perçu anti-système
L'effet boomerang des opérations "tout sauf Sarkozy" est engagé. A force d'apparaître seul contre tous, attaqué de tous bords, Nicolas Sarkozy devient un candidat perçu comme anti-système.
Ce fut sa force de 2002 à 2007.
Ce fut sa faiblesse de 2007 à 2012 quand il est devenu celui qui incarnait le pouvoir donc le système.
L'actuel climat lui assure un retour à son ADN aux yeux de l'opinion. Celui qui se bat seul contre tous les autres. Ce climat lui assure un retour aux fondamentaux de 2007 ou le temps de "l'énergie rebelle". A cette époque, Nicolas Sarkozy a perçu les problèmes majeurs de la société Française. Le moral des Français est en baisse avec la prise de conscience de difficultés croissantes (licenciements, financement des retraites, insécurité, terrorisme international…). Face aux problèmes rencontrés, l’offre politique est décevante. Les élites, dont les experts, ne sont plus aptes à apporter des réponses efficaces. Les programmes des candidats se ressemblent de plus en plus d’où une certaine confusion démotivante. Des efforts sont demandés pour des résultats lointains alors que le « citoyen-consommateur » veut des satisfactions « ici et maintenant ». Alors même qu’il occupe des responsabilités ministérielles éminentes, Nicolas Sarkozy parvient alors à capitaliser deux qualités d’ordinaire propres à ceux éloignés des cercles du pouvoir. D’une part, alors même qu’il est reproché au gouvernement de ne pas assez conduire le changement, Nicolas Sarkozy incarne l’énergie en mouvement. D’autre part, alors que le pouvoir suppose le conservatisme, il incarne la fonction de « rebelle ».
Par rapport à 2007, deux tendances nouvelles fortes sont intervenues : la détestation du système et la colère populaire.
La détestation du système fait que celui qui est perçu comme "anti-système" prend l'avantage. En l'espèce le système (pouvoir, média ...) donne le sentiment de désigner Nicolas Sarkozy comme son ennemi. C'est un fabuleux tremplin et non pas un redoutable plongeoir.
D'autre part, la colère populaire cherche un porte voix. Or la tonalité de Nicolas Sarkozy devient tout naturellement celle de la colère. Les autres candidats devient trop "doux" donc "mous".
C'est un effet boomerang absolu dans le climat actuel pour les initiateurs de ce "climat".