Travis Kalanick confronté à une polémique sur le modèle de développement d'Uber

  • Uber
  • Travis Kalanick

La société qui a donné son nom à "l'ubérisation" de la société serait-elle vouée à des difficultés importantes ? C'est Bloomberg qui a "sorti" la question. Et si Uber allait au devant de lourdes difficultés ?

IMG_3780

Sur quoi repose cette approche au sujet de la société de Travis Kalanick ?

Sur 4 facteurs qui cumulés ne peuvent en effet que susciter des questions légitimes :

1) L'ampleur des pertes : sur le seul 1er semestre 2016, c'est 1 milliard de dollars de pertes pour 2 milliards de dollars de CA. C'est un pourcentage considérable. En 2015, sur l'année civile, il y avait eu 2 milliards de dollars de pertes !

2) C'est un modèle qui dispose finalement de peu de "barrières de protection" : il y a l'exposition à la réaction de la "profession traditionnelle" (les taxis) qui peuvent assez facilement ajouter une application voisine. Mais surtout une exposition à des applications concurrentes indépendantes multiples qui offrent un "service" assez proche.

3) La réaction vive de la concurrence dont des professions très structurées qui ont été capables d'organiser des hostilités de la part de pouvoirs publics. Le déploiement international est donc considérablement plus difficile que prévu ou du moins qu'espéré.

4) Quel peut être le prix d'une place de marché sur se segment ? Quelle hauteur de pertes est acceptable par des investisseurs pour détenir une place de marché de ce type ? Combien de milliards peut mériter cette place de marché avant un retour sur investissement ?

D'ordinaire, les repères sont de trois ordres :

1) Considérer que le retour sur investissement doit commencer dans un délai de 5 ans au plus et être particulièrement juteux pour que ce retour paye le prix très élevé du risque face à un placement autre considérablement plus sécurisé,

2) que les barrières de protection face à la concurrence soient élevées pour que la place de marché ait une valeur donc un prix si l'opération doit être exploitée dans un autre cadre,

3) que la rupture dans un modèle économique ne soit pas confrontée à des hostilités trop structurées donc efficaces de la part des concurrents traditionnels.

Pour le moment, aucun de ces repères n'est respecté. C'est certain que le "modèle Uber" pourrait vivre des moments délicats si la rentabilité ne devait plus être rapidement au rendez-vous.

  • Publié le 7 septembre 2016

Partagez cet article :

Exprimez votre avis :