J - 60 : Barack Obama face à une situation totalement atypique
La fin d'un second mandat présidentiel intervient d'ordinaire dans un code assez traditionnel. Les deux candidats en lice pour la succession tentent de faire vivre le nouveau départ auquel ils vont s'identifier. Et le Président sortant devient de plus en plus discret car d'ordinaire usé donc fragilisé.
Là, en 2016, Barack Obama fonctionne à pleine popularité. Et ses successeurs potentiels ne passent aucun message de neuf. C'est une situation totalement atypique.
Un ancien candidat à l’élection présidentielle américaine a dressé le portrait du « bon candidat » dans ces termes : « pour devenir Président des USA, il faut le vouloir plus que tout au monde. Il faut avoir la foi d ‘un martyr, la détermination d ‘un coureur de marathon, la résistance d’un boxeur, la précision d’un chirurgien et la force de caractère d’un commando de guérilla ». Hillary Clinton a ce tempérament mais l'âge, les campagnes répétées ont eu raison de la "flamme intérieure".
Donald Trump est indiscutablement un battant. Mais il mène le "combat électoral" en s'émancipant de règles habituelles tout particulièrement dans les relations sur le terrain avec les militants qu'il affectionne peu.
Donc les méthodes changent. L'enthousiasme militant est à l'écart.
Sur le fond, chaque élection Américaine reflète le culte du neuf. L’électorat exprime son souhait de repartir sur des bases nouvelles et ainsi parvenir à « recommencer le monde ». En 1976, Jimmy Carter promettait la fin d’une présidence machiavélique. En 1980, Reagan marquait le retour d’un pays qui entendait être internationalement respecté. En 1992, la victoire de Clinton était celle de la proximité et du retour aux priorités intérieures. En 2000, le succès de Bush était le triomphe d’une Amérique morale sur le plan du comportement individuel face aux frasques des années Clinton. En 2008, ce fut le rêve du 1er Président métis.
Et en 2016, le nouveau départ c'est quoi ? Hillary Clinton est scotchée aux années 90 et à la présidence de son mari. Trump est scotché à l'inconnu tant sa campagne a porté des ruptures absolues.
Pour toutes ces raisons, cette élection décroche réellement des repères habituels.