Lyon : Emmanuel Macron et l'élection cachée
La primaire des Républicains est en la preuve la plus actuelle. Aujourd'hui, le programme, c'est le style ! Le résumé de la primaire des Républicains, c'est quoi : la confrontation est entre "l'énergie frontale" (Nicolas Sarkozy) et le "consensus optimiste" (Alain Juppé). Deux styles à l'opposé. Qui peut parler des détails des programmes en matière d'économie, d'emploi, d'enseignement ... Personne. Tout se résume à un combat de styles.
Toute la force d'Emmanuel Macron réside dans son style et dans un défi.
Le style, dans la présidentielle 2017, Emmanuel Macron va occuper le leadership moderne. Il est dans la lignée de Justin Trudeau, Renzi, Rivera ... : la conviction affinitaire.
Des militants les rejoignent pour vivre l'appartenance affinitaire. Il s'agit davantage de ressembler que de rassembler. Ressembler, c'est avoir envie de vivre avec.
Le défi, c'est l'élection cachée. L'un des plus beaux cours de marketing public a été donné par Jacques Séguéla le 25 septembre 1990 dans sa lettre à Mélina Mercouri alors candidate à Athènes. "Une élection, c'est la vie d'un peuple qui court dans ses veines" : "c'est un coeur qui bat". En 2017, dans un climat français composé d'abord de colères et de haines, Emmanuel Macron c'est l'élection cachée : celle du talent qui donne espoir. Le souffle. Le nouveau matin ... Bref, des valeurs qui ne sont pas en surface à ce jour mais qui peuvent aspirer à le devenir.
Pour le moment, il y a un marqueur qui ne trompe pas : les premiers chiffres dans les sondages. Son parcours récent pourrait le plomber en le scotchant à François Hollande. Si l'opinion coupe ce lien c'est qu'elle a envie de croire, d'avoir confiance. C'est que son regard est prêt à se laisser séduire. Cette réalité déjà portée par les chiffres est un marqueur très important. Quand une opinion publique se détache de "défauts" potentiels, c'est qu'elle est prête à ne voir que le positif ...
Il ne faut jamais oublier également que lors d'une présidentielle, l'opinion vote pour une destinée. Même François Hollande a appartenu à cette règle en 2012 : sa destinée c'était alors d'être le premier candidat "normal" à pouvoir devenir Président sous la Vème République. Et le premier candidat à se revendiquer ainsi.
Pour 2017, trois candidats parlent actuellement à l'opinion ce langage de destinée. Marine le Pen ou la première conquête pour une droite radicale. Nicolas Sarkozy ou le premier retour d'un Président ayant été battu. Et Emmanuel Macron ou la conquête turbo du pouvoir dans un système usé à bout de souffle.
Cela fait beaucoup de marqueurs qui donnent un espace ouvert ...