J - 36 : 2016 ou la victoire du Tea Party qui change la donne
Le Tea Party est né lors des élections intermédiaires de 2010. A cette époque, beaucoup d'observateurs croyaient à un "feu de paille", une expression de colères populaires passagères vouées à se dissoudre.
Puis en 2012, le Tea Party est tellement présent sur le terrain que Mitt Romney est obligé de modifier le cours de sa primaire pour rester en tête. Il faut bien se souvenir qu'à l'époque, Mitt Romney ne gagne qu'en mobilisant en moyenne 35 % des suffrages et qu'il est en tête parce que les Républicains radicaux sont divisés donc leurs voix se dispersent. Si un "candidat radical" et un seul avait eu la capacité à émerger rapidement la désignation de Mitt Romney aurait été très compliquée.
En 2014, lors des élections intermédiaires, les candidats et les idées du Tea Party gagnent encore du terrain. Ils gagnent du terrain avec des victoires parfois inattendues et totalement imprévisibles comme la défaite d'Eric Cantor battu par un candidat du Tea Party totalement inconnu jusqu'alors.
En 2015, John Boehner doit abandonner la fonction de Speaker parce qu'il est dans l'impossibilité de concilier Républicains modérés et Républicains radicaux.
A partir de juin 2015, Donald Trump reprend à la fois la méthode et les thèses du Tea Party.
La méthode est celle de l'entrisme. C'est l'arbitrage rendu entre 2010 et 2012. Le Tea Party choisit de se compter à l'intérieur du Parti républicain et non pas à l'extérieur. C'est un choix stratégique majeur. C'est le choix de Donald Trump quand il signe en août 2015 le document acceptant les règles et la discipline de la primaire républicaine.
Puis il reprend les idées. Des idées parfois formulées depuis ... 2010 à l'exemple du projet de mur face au Mexique.
Après une telle validation, le Tea Party ne pourra pas accepter de ne pas "prendre" le Parti Républicain. Et dans ce cas, quelle attitude des modérés ? La conciliation dans le même parti est-elle durablement possible ?
Cette question ne pourra plus être esquivée.