J - 13 : la vraie leçon de Donald Trump aux candidats français pour 2017
La vision réductrice de la présidentielle américaine c'est : Donald Trump sera battu. C'est une vision non seulement réductrice mais trompeuse sur de nombreux volets.
Certes Donald Trump sera probablement battu. Mais l'écart risque d'être faible de 5 à 7 points alors même que le "passif de Trump" face à une campagne classique est considérable. Gigantesque.
Les chiffres des moyennes de sondages sont à ce jour les suivants :
- Hillary Clinton : 49 %
- Donald Trump : 44 %
- Gary Johnson : 3 %
- Jill Stein : 2 %
Qu'il n'y ait que 5 points d'écart entre Clinton et Trump montre les seuils de résistance des partis.
Mais il y a aussi d'autres chiffres qui méritent l'intérêt. Gary Johnson est à 3 % donc bien loin des 9 à 10 % annoncés il y a quelques semaines.
Pourquoi ? Parce que les électeurs modernes veulent d'abord participer au choix du gagnant. C'est le duel pour gagner qui écrase tout.
Et il en est de même pour Jill Stein. Elle reste à des scores marginaux.
Si Donald Trump avait été candidat en dehors du parti républicain, il serait aujourd'hui à 6 % au mieux. Au sein du Parti Républicain, Donald Trump est à 44 % au pire ! La différence est énorme.
Au moment où l'offre politique française éclate en dehors des partis traditionnels, c'est une leçon à méditer. Si les primaires étaient livrées avec l'arrivée des "extérieurs" au sein des primaires des partis classiques, que la donne pourrait changer.
Finalement rester à l'extérieur n'est ce pas "rendre service" aux teneurs des partis que les intéressés veulent combattre ? Les seuils n'assurent-ils pas une "rente de situation" nécessaire pour gagner ?
De toutes les façons, une "rente de situation" qu'il faut ajouter obligatoirement pour gagner ?
Imaginons Jean Luc Mélenchon annoncer son entrée dans la primaire PS de même qu'Emmanuel Macron et tout change. C'est une dynamique nouvelle inattendue qui peut être possible. Les offres éclatées qui se fragilisent retrouvent immédiatement un score cumulé très significatif.
Pourquoi ces "OPA politiques" n'interviennent pas au moment où les militants "classiques" sont aussi peu nombreux donc ces partis traditionnels sont des "coquilles très opéables" ? S'il y a un message à méditer dans la campagne Trump, c'est bien ce choix là.