Mattéo Renzi face à l'émergence des "leaders de rage"
La crise de 2008 par sa durée est en train d'entrer dans une nouvelle étape. Jusqu'alors, en temps de crise, les opinions occidentales aimaient s'en remettre à des "leaders de charme" comme si la chance pouvait être contagieuse. Mattéo Renzi était un exemple européen de leader de charme.
Mais les leaders de charme dégagent une sorte d'insouciance qui ne correspond plus aux nouvelles étapes de la crise. C'est le temps des leaders de rage. Un profil entièrement différent.
Le leader de rage, c'est le tribun qui exprime la colère, qui devient le porte parole de la revanche populaire. Face à lui, le leader de charme devient "élitiste" donc à sanctionner.
Donald Trump est la caricature du "leader de rage". Le porte voix des sans voix. Cette étape est particulièrement préoccupante puisque ce profil de leader doit incarner l'autorité et la rupture.
Pour l'autorité, il s'agit de mesures simples, rapides, immédiatement consommables, qui constituent un "bloc" non négociable avec des réseaux intermédiaires.
Pour la rupture, il s'agit d'abord de ne plus faire ce qui était fait hier. C'est une logique quasi irrationnelle à ce stade puisqu'il s'agit presque de changer pour changer sans s'interroger sérieusement sur les détails du "bon changement". Si ce climat s'invite aussi en France, c'est de nature à considérablement changer les "bons profils" pour 2017... L'échec de Mattéo Renzi est fort de messages nombreux y compris probablement pour la vie politique française.