Podemos rencontre la crise avant le pouvoir

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Avec la crise de Podemos, aucune structure alternative de gauche présentée comme "modèle" n'est en forme en Europe.

En Italie, Mattéo Renzi s'est fondu dans une social-démocratie la plus traditionnelle et conformiste possible.

En Grèce, Syriza surfe sur les contradictions du pouvoir et sur des engagements sans cesse repoussés pour le passage à l'acte.

En Espagne, c'est au tour de Podemos d'entrer en crise mais là avec une originalité forte : avant même d'être confronté à l'exercice du pouvoir. Juan Carlos Monedero, 52 ans, cofondateur et numéro trois du parti, a annoncé qu’il en quittait la direction. Et ce, au moment où le parti, qui a connu une ascension fulgurante depuis sa naissance en 2014, est en perte de vitesse dans les intentions de vote aux législatives prévues en novembre, concurrencé par un autre jeune parti, le centriste Ciutadanos.

« J’ai présenté à mon ami Pablo ma démission de la direction », a écrit jeudi Juan Carlos Monedero sur son compte Twitter, faisant référence au chef de Podemos Pablo Iglesias.

Pilier de l’aile gauche du parti, Juan Carlos Monedero a estimé que « Podemos doit cesser de se regarder dans des miroirs qui ne sont pas les siens ». « Le cerveau politique de Podemos s’en va », a analysé Ramon Lobo, auteur d’un livre paru récemment sur Juan Carlos Monedero. Il y a un an, en mai 2014, Podemos, issu en partie du mouvement des indignés et créé seulement cinq mois plus tôt, avait réussi contre toute attente à faire entrer cinq députés au Parlement européen. Depuis fin 2014, il était régulièrement en première ou deuxième position dans les sondages, menaçant le Parti populaire (droite) et le Parti socialiste, qui se partagent le pouvoir depuis plus de 30 ans en Espagne.

Que montre cette crise ?

1) Les idéologies fortes ne se refont pas une santé.

2) La "gauche de la gauche" n'arrive pas à trouver son ancrage spécifique durable.

3) Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner si le vote populaire se réfugie dans des votes extrêmes à droite ou dans l'abstention. La gauche populaire disparaît trop rapidement des radars d'une ... autre politique.

  • Publié le 1 mai 2015

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