Jusqu'où François Fillon peut-il pousser le fait religieux ?
Avec l'émission sur TF1 hier soir, François Fillon a fait entrer le fait religieux dans la dialectique politique sur des bases inhabituelles sous la Vème République. Sous la Vème République, on vit son engagement religieux mais on ne l'exprime pas publiquement comme socle d'une politique.
Jusqu'à maintenant, les dirigeants politiques français montraient des images laissant supposer qu'ils avaient un engagement religieux notamment par leur présence à des messes. Mais ils n'ont jamais expressément expliqué une décision par leur engagement religieux. Or hier ce fut le cas pour la première fois à ce point.
C'est une évolution considérable. Cette rhétorique est coutumière et banalisée aux Etats-Unis. Elle est totalement neuve en France à ce point. Imagine-t-on demain d'autres leaders exposer des actions en fonction d'autres engagements religieux ? Quelles réactions en résulteraient ? C'est une question très importante qui, par l'absence de réaction face à cette rhétorique nouvelle, montre d'ailleurs combien la période est exceptionnelle et le choc religieux est désormais intégré dans la politique active officielle.