François Fillon et l'après défaite électorale

  • Francois Fillon

Dans beaucoup d’Etats, la coutume politique veut qu’une défaite à une élection emblématique entraîne le retrait inéluctable de la vie politique active. Dans d’autres pays, la défaite ferait partie au contraire d’un parcours « initiatique » incontournable voire même salutaire puisque de nature à tester la ténacité des intéressés.

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Au-delà de cet éventail de situations, l’enjeu réside dans les caractéristiques mêmes de la défaite.

Plusieurs critères méritent une attention particulière :

- quel a été le sentiment général au sein de la population qui a fondé la victoire de l'adversaire ?

- ce sentiment général est-il susceptible de connaître des évolutions et si oui lesquelles ?

Les Etats-Unis d’Amérique sont réputés pour être les moins compatissants pour les perdants.
En 1980, les élections au Sénat et à la Chambre des Représentants ont été une vraie rupture face aux coutumes électorales. Le rejet de Jimmy Carter et l’adhésion populaire en faveur de Reagan ont entraîné des secousses électorales profondes. Le raz de marée reaganien avait emporté des démocrates supposés invincibles.

10 ans plus tard, beaucoup d’entre eux avaient retrouvé leurs fonctions électives. Ceux qui avaient su identifier les raisons de la défaite furent les premiers à revenir à des postes de responsabilité qu’ils ont assumé avec encore plus de performance qu’avant leur défaite.

Le problème de François Fillon c'est que la défaite a été associée au rejet de moeurs politiques dont il est devenu un bouc émissaire. Mais depuis 2017, date des faits en question, le rejet est encore plus massif et brutal. Le mouvement des Gilets Jaunes en est l'un des exemples. Sa prestation ce soir est donc particulièrement difficile dans un tel contexte.

  • Publié le 30 janvier 2020

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