Donald Trump et la nouvelle gouvernance publique : le dissensus !
Après avoir introduit la disruption dans la campagne électorale, Donald Trump respecte la même règle dans la gouvernance publique.
Les ruptures introduites par Donald Trump sont doubles. D'une part, le choix de la gouvernance solitaire face à la collégialité des Chambres parlementaires. La technique de l'executive order répond aux attentes de l'opinion qui est faite désormais par et pour l'immédiateté. C'est une interrogation de fond sur la place moderne des calendriers parlementaires plus du tout adaptés au "timing moderne".
D'autre part, et surtout, c'est la gouvernance clivante. Jusqu'à ce jour et c'était le positionnement de Barack Obama, gouverner, c'est définir les bases d'un consensus, d'un équilibre entre des forces souvent opposées. Donald Trump change la donne. Il choisit le dissensus. C'est un choix clair, méthodique, quasi-systématique. Jusqu'où peut aller le dissensus ? La radicalité exprimée par un pouvoir dans une démocratie moderne n'alimente-t-elle pas d'autres radicalités et comment alors y mettre fin ?
C'est la première fois à ce point que dans une démocratie moderne un pouvoir gère ses décisions de cette façon là. Si le choc des radicalités ne produit pas des conséquences explosives immédiates et manifestes, c'est tout le contenu de la gouvernance moderne dans des démocraties occidentales qui peut changer. Jusqu'à ce jour tout devait être mobilisé pour tendre vers le consensus. Là, c'est l'opposé. Le dissensus est roi. Si ce nouveau "roi" s'impose, c'est tout le climat des campagnes et des gestions qui va changer.