Cambridge Analytica et la victoire de Donald Trump
En 2016, Donald Trump a probablement d'abord gagné la bataille du traitement des données. Une bataille qui est la troisième étape de l'actuelle "révolution technologique" dans le marketing politique. La première étape fut l'utilisation des nouveaux supports (Obama 2008).
La seconde étape fut celle de la mobilisation la plus large des détenteurs de ce supports (2012). Et 2016 a probablement été aussi une étape importante dans la recherche de l'intelligence des petits chiffres dans les bases des données.
Deux phénomènes récents sont intervenus :
1) l'augmentation considérable des données disponibles sur chaque personne et dans un cadre d'ailleurs pour une grande partie alimenté volontairement par les intéressés qui ont cédé à une culture de l'exposition permanente donc de l'identification de tous leurs choix,
2) la traçabilité des connectés sur des réseaux sociaux.
Quand ces deux éléments sont croisés, la communication change de nature. La campagne 2016 de Trump, c'est en permanence du coeur de cibles sur ces bases. A tous ceux qui veulent le caricaturer, ce volet technique, qui ne signifie pas de donner caution à son tempérament comme à ses décisions, mériterait d'être davantage considéré. Parce que ce volet technique change aussi l'appréciation juste sur l'audience éventuelle réelle de certaines mesures. Et il n'y a rien de pire que de choisir d'ignorer des réalités.
Il faut encore attendre quelques semaines et le véritable profil de la victoire de Trump pourra être dressé avec précision. Il n'y a rien de plus difficile que de ne pas revendiquer une victoire inattendue.
Le véritable défi réside surtout dans la capacité à sélectionner les "vrais pères" tant le nombre augmente irrésistiblement. Conduite avec méthode, cette sélection est toujours possible. Il faut surveiller actuellement le dispositif de Cambridge Analytica. Comme il parait de plus en plus manifeste que Palantir n'est pas restée à l'écart. En 2012, des contacts avec des membres rapprochés de l'équipe Obama permettaient déjà de voir les progrès considérables grâce au dispositif Narwhal.
Quand Mitt Romney était resté à l'âge de pierre avec son dispositif Orca. Le porte à porte ne visait pas alors qu'à la seule proximité affichée. Encore quelques semaines et la campagne Trump pourrait alors montrer son vrai visage avec un professionnalisme bien éloigné des caricatures du "fou d'estrades" ...