Nicolas Sarkozy instaure un vrai régime présidentiel
Le Président de la République instaure un vrai régime présidentiel. Il est souhaitable qu'une réforme constitutionnelle d'ampleur procède à l'adaptation de la lettre de la Constitution de 1958. Le vrai tournant a été la réforme du quinquennat.
La victoire de Nicolas Sarkozy apporte 5 modifications majeures.
Tout d'abord, Nicolas Sarkozy est le candidat qui a toujours eu un tour d'avance. Il a engagé dés 2002 une campagne de communication dont la nature exacte était le lancement de sa présidentielle, sillonnant la France, occupant tous les espaces de liberté, distillant en permanence ses réflexions sur "l'après".
Le jour où sa campagne officielle s'ouvre, sa véritable première campagne présidentielle avait pris fin. Il a donc initié un nouveau rythme de communication. Cet agenda de campagne sera repris car il correspond à la nouvelle logique du quinquennat.
Le second élément majeur, c'est l'américanisation de la campagne active. Cette américanisation recouvre tant le contenu que les moyens d'information.
En ce qui concerne le contenu, c'est la première fois par exemple que la France connaît une telle exaltation de l'identité.
Sur les moyens, c'est la première campagne qui met en oeuvre un envahissement aussi multiple de l'actualité politique créant l'évènement de façon au moins hebdomadaire, établissant une relation nouvelle avec le show biz, faisant appel à tous les médias sans la moindre exception de la PQN à NSTV en passant par les vidéos clips.
Troisème facteur, la campagne s'appuie et donne naissance à une nouvelle France politique. La gauche réalise l'un de ses scores les plus faibles.
La droite, traditionnellement éclatée, connaît une hégémonie politique nouvelle. Depuis 1988, trois composantes quasi à égalité structuraient la droite :
* la droite bonapartiste (18%) regroupant les gaullistes,
* la droite centriste ou démocrate chrétienne (17%),
* l'extrême droite (15%).
En 2007, le candidat de l'UMP franchit le seuil des 30%. Cette situation crée des ouvertures nouvelles.
Quatrième élément majeur, le retour à une situation orthodoxe avec un Gouvernement qui porte la marque présidentielle : depuis les désignations aux postes clefs jusqu'aux opérations d'ouverture.
Cinquième élément, la réorganisation du parti présidentiel vers une direction collégiale. Protégé de ses amis, disposant d'un Gouvernement portant la marque présidentielle absolue, disposant d'une majorité personnelle large ; Nicolas Sarkozy ouvre une étape de forte présidentialisation de la vie politique.